Le gouvernement colombien a ordonné vendredi par décret une taxe exceptionnelle, notamment sur les paris sportifs en ligne, pour financer la réponse à la crise humanitaire déclenchée mi-janvier par des affrontements entre guérillas à la frontière vénézuélienne.
Ces nouveaux impôts sont autorisés par l'état d'urgence décrété par le président Gustavo Petro après l'attaque mi-janvier de membres de l'ELN (Armée de libération nationale) contre des rivaux dissidents de l'ex-guérilla des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), qui a fait plus de 50 morts dans la région de Catatumbo (nord-est). Plus de 50.000 personnes ont été déplacées par les combats.
Ainsi seront taxés exceptionnellement jusqu'au 31 décembre les "jeux de hasard opérés exclusivement via internet sur le territoire national ou depuis l'étranger", à hauteur de 19%.
Une taxe de 1% sur l'extraction et l'exportation de charbon et d'hydrocarbures a également été actée, ainsi que sur certaines démarches notariales.
Il s'agit de mesures "adéquates pour collecter les ressources nécessaires en vue de la mise en oeuvre du plan d'action du gouvernement national pour remédier à la situation d'ordre public dans la région du Catatumbo" et les municipalités voisines, a argumenté le ministère des Finances.
Le gouvernement entend ainsi financer des actions sociales grâce à cette collecte estimée à un peu plus d'un milliard de pesos colombiens (environ 231 millions d'euros).
Rappelant les pires heures du conflit armé en Colombie, les guérilleros de l'ELN ont attaqué la population civile et affronté les dissidents des ex-FARC dans le Catatumbo, zone de culture de coca et de transit de la cocaïne, dont la Colombie est le premier producteur mondial.
Le président Petro a qualifié ces attaques de "crime de guerre", suspendu les discussions de paix en cours avec cette guérilla et ordonné l'arrestation de ses dirigeants.
L'armée colombienne a été déployée pour reprendre le contrôle de cette vaste zone forestière reculée. Officiellement, un membre de l'ELN a été tué.
