L'Ukraine et les pays qui la soutiennent vont donner leur feu vert vendredi à la création d'un tribunal spécial pour juger les "crimes d'agression" russes, a annoncé jeudi à Varsovie la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.
Ce feu vert politique interviendra vendredi à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, à l'occasion d'un déplacement de ministres des Affaires étrangères de l'UE, au moment où la Russie fêtera à Moscou la victoire contre l'Allemagne nazie en 1945.
"Il n'y aura pas d'impunité", a assuré devant la presse Mme Kallas, à l'issue d'une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères européens à Varsovie.
Ce déplacement symbolique en Ukraine, un 9 mai jour de la fête de l'Europe, doit rappeler que "tous ceux qui soutiennent vraiment la paix ne peuvent pas se tenir aux côtés de (Vladimir) Poutine", le président russe, a-t-elle souligné.
Le tribunal spécial pour les "crimes d'agression" travaillera aux côtés de la Cour pénale internationale (CPI), qui a déjà lancé des mandats d'arrêt internationaux contre plusieurs dirigeants russes, dont Vladimir Poutine.
Elle est toutefois impuissante à juger la Russie pour des "crimes d'agression", d'où l'idée de créer ce tribunal spécial, lancée peu après l'invasion de l'Ukraine le 24 février 2022.
Les travaux en vue de sa création se sont accélérés depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et la crainte qu'une immunité soit accordée à Vladimir Poutine et d'autres dirigeants russes, en cas d'accord de paix.
Mme Kallas a également annoncé le déblocage d'un milliard d'euros en faveur de l'industrie de défense ukrainienne, financé grâce aux intérêts générés par les avoirs russes gelés en Europe.