26.10.12 - CPI/GBAGBO – LAURENT GBAGBO RESTERA EN PRISON

La Haye, 26 octobre 2012 (FH) – La chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) a rejeté la demande de mise en libération provisoire de Laurent Gbagbo. Les juges d’appel ont confirmé toutes les conclusions de la chambre préliminaire, rendues le 13 juillet 2012.

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Selon les magistrats, l’ancien président ivoirien pourrait, en raison de la gravité des charges portées contre lui (six chefs de crimes contre l’humanité) et du poids de la sentence qu’il encourt, décider de fuir. Les juges estiment qu’il en a les moyens.

D’abord parce qu’il dispose d’un solide réseau de sympathisants. La chambre préliminaire avait d’ailleurs souligné qu’en décembre 2011, la Cour a reçu plus de 140 000 appels téléphoniques demandant la libération du suspect. Les juges d’appel estiment que de nouveaux crimes pourraient être commis « sachant que ses partisans souhaitent son retour au pouvoir ».

Ensuite parce qu’il possède des soutiens internationaux et des moyens financiers conséquents. « La chambre d’appel fait remarquer que contrairement à ces informations, la chambre préliminaire a reçu des éléments de preuves indiquant qu’il y avait des avoirs appartenant à M. Gbagbo ou à sa femme qui n’avait pas été gelés. Gbagbo pourrait avoir d’autres avoirs dont la Cour ne connait pas l’existence. »

L’avocat de Laurent Gbagbo, maître Emmanuel Altit, n’a pas souhaité commenter la décision, se contentant de souligner qu’elle n’était qu’une étape d’un long processus.

Le feuilleton est en effet loin d’être bouclé puisque Laurent Gbagbo affirme aussi ne pas être en état de subir un procès. Dans une requête déposée au printemps dernier, ses avocats ont affirmé qu’au cours de sa détention en Côte d’Ivoire, entre le 11 avril et le 30 novembre 2011, Laurent Gbagbo aurait subi des mauvais traitements, s’apparentant à de la torture.

En juillet, trois experts ont été désignés par la chambre pour examiner l’ancien chef d’Etat mais leur rapport est confidentiel. L’Etat de santé de Laurent Gbagbo devrait être au cœur des débats prévu le mardi 30 octobre devant la Cour. Les partisans de Laurent Gbagbo ont assuré qu’ils viendraient en nombre pour soutenir leur mentor.

Laurent Gbagbo a été transféré à La Haye le 30 novembre 2011. Les charges de crimes contre l’humanité portées contre lui n’ont toujours pas été confirmées.

SM/GF