Conflit basque: des mouvements civils annoncent arrêter leurs activités

Au Pays basque, des mouvements civils "pour la paix" nés à la fin de la lutte armée du groupe séparatiste basque ETA ont mis un terme vendredi à leurs activités, après plus de dix ans de "combats" et de "réelles avancées".

Baptisés "Bake Bidea" ("Chemin de la paix" en basque) et Artisans de la paix, ces deux mouvements qui réunissent citoyens, militants, syndicalistes mais aussi élus locaux ont fait le "bilan" d'une paix "construite de façon unilatérale".

Au Pays basque, "face au silence et à l'immobilisme, la société civile a été un levier de transformation", a déclaré vendredi Anaiz Funosas, au nom de Bake Bidea, lors d'un acte final tenu à Bayonne.

En 2011, dans le palais d'Aiete, ancienne résidence de Franco à Saint-Sébastien, en Espagne, une conférence internationale pour la paix visait à "mettre un terme à la dernière confrontation armée d'Europe". Trois jours plus tard, le 20 octobre, après des décennies de trêves avortées, l'organisation Euskadi Ta Askatasuna (ETA) a annoncé l'arrêt de sa lutte armée.

Puis, en avril 2017, l'organisation a remis ses armes au mouvement des Artisans de la paix, par l'entremise de la société civile, avec l'assentiment tacite des autorités françaises, avant d'annoncer, un an plus tard, sa dissolution. En 60 ans d'existence, l'ETA est tenue pour responsable de plus de 850 morts.

Depuis, Bake Bidea et les Artisans de la paix ont concentré leur combat sur le sort des détenus incarcérés depuis plus de 30 ans ou gravement malades. Grâce à des inflexions de la politique carcérale en France comme en Espagne, la plupart de ces prisonniers ont obtenu des rapprochements vers des prisons périphériques du Pays basque. D'autres ont été libérés.

Vendredi, Jean-Pierre Massias, président de l'Institut Louis-Joinet, ONG qui accompagne notamment les sorties de conflit armé, a pointé le "besoin de vérité" pour "consolider ce processus de paix". "Même sur des thèmes qui dérangent", comme "les tortures, les enlèvements, le GAL (commandos paramilitaires et parapoliciers espagnols, NDLR) et les crimes qui n'ont pas encore été punis", a-t-il détaillé.

Parmi les revendications, figurent la création d'une commission "Vérité et réconciliation" pour "établir une reconnaissance réciproque de la souffrance de toutes les victimes", mais aussi la réinsertion dans la société d'anciens détenus et ex-membres de l'ETA.

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