A Nice, la justice saisie des drapeaux israéliens de la mairie

Le tribunal administratif de Nice a examiné mardi en référé les recours d'une dizaine de militants contre le choix du maire Christian Estrosi de maintenir le drapeau israélien sur le fronton de la mairie, y compris contre l'avis du préfet.

Plusieurs drapeaux israéliens flottent sur la mairie depuis les attaques meurtrières du 7 octobre 2023 en Israël, et après s'être engagé à les y laisser jusqu'à ce qu'Israël gagne la guerre contre le Hamas, M. Estrosi (Horizons) répète qu'ils resteront jusqu'au retour du dernier otage israélien de Gaza.

"Le seul message de ces drapeaux est un engagement de solidarité, humanitaire, en soutien aux victimes du terrorisme. Il n'y a aucun message politique", a martelé l'avocate de la ville, Me Pauline de Fay, devant le tribunal.

Mais au fur et à mesure de l'intensification de la riposte israélienne à Gaza, ces drapeaux sont devenus un point de crispation pour les militants pro-palestiniens niçois, qui manifestent régulièrement pour demander leur retrait.

Plusieurs recours déposés en 2024 devant le tribunal administratif sont restés sans réponse: un recours en référé a été rejeté sans audience fin mai 2024 pour défaut d'urgence et aucune audience n'a été fixée pour l'examen des recours sur le fond.

Mardi, le tribunal a examiné deux nouveaux recours en référé, qui mettent en avant l'aggravation de la situation à Gaza, l'inflexion de la diplomatie française face au conflit et le risque que ces drapeaux fassent de Nice, déjà lourdement touchée par le terrorisme, une cible privilégiée.

Pour Me Mireille Damiano, avocate des plaignants, les drapeaux israéliens sont perçus comme un soutien à la politique du pays, dont les dirigeants sont poursuivis devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Le soutien aux otages peut passer par d'autres canaux: personne n'a contesté l'affichage de visages d'otages -les enfants et les Français- sur les panneaux de la ville jusqu'en avril.

De plus, trois communes ont été contraintes ces derniers mois de retirer des drapeaux palestiniens de leur fronton, à la suite de recours préfectoraux validés par la justice administrative. "On ne peut pas avoir deux poids, deux mesures", a insisté Me Damiano.

Si l'ancien préfet des Alpes-Maritimes Hugues Moutouh ne s'est jamais prononcé sur ces drapeaux, son successeur Laurent Hottiaux, arrivé mi-mai, a demandé la semaine dernière à M. Estrosi de les retirer "au nom du principe de neutralité du service public".

Le maire a répondu dans les médias qu'il considérait cette demande comme émanant du gouvernement et qu'il s'y opposait.

La décision du tribunal est attendue dans les prochains jours.

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