Le Premier ministre espagnol déplore une "situation catastrophique de génocide" à Gaza

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a qualifié jeudi de "génocide" la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, en réclamant "un accès immédiat et urgent à l'aide humanitaire" dans le territoire palestinien, piloté par "les Nations unies".

Il y a aujourd'hui "une situation catastrophique de génocide" à Gaza, a estimé le dirigeant socialiste en marge d'une réunion du Conseil européen à Bruxelles, en faisant référence à un rapport récent du représentant spécial de l'UE pour les droits de l'homme sur la situation humanitaire dans le territoire palestinien.

Dans ce contexte, "l'Europe doit suspendre son accord d'association avec Israël, et elle doit le faire immédiatement", a poursuivi le dirigeant socialiste.

Un rapport de la Commission européenne, présenté en début de semaine aux ministres des Affaires étrangères européens, estime qu'Israël aurait violé l'article 2 de son accord avec l'Union européenne en matière de respect des droits de l'homme.

Certains pays européens, dont l'Espagne, sont donc favorables une suspension de cet accord, au moins en partie, mais plusieurs autres s'y opposent.

Les dirigeants des 27, dans les conclusions de leur réunion sur le Moyen-Orient, prenant acte une nouvelle fois de leurs divisions, ont préféré botter en touche.

Ils ont affirmé "prendre note" de ce rapport, et appelé leurs ministres à "poursuivre les discussions en vue d'un suivi, le cas échéant, en juillet 2025, en tenant compte de l'évolution de la situation sur le terrain", selon ces conclusions.

M. Sanchez a également de nouveau réclamé un "cessez-le-feu" et "un accès immédiat et urgent à l'aide humanitaire" à Gaza. Ce dernier doit être "piloté et coordonné par une autorité indépendante, en l'occurrence les Nations unies", a insisté M. Sánchez, disant par ailleurs vouloir continuer "à avancer" sur une "solution à deux États, car il n'y a pas d'autre alternative".

Le chef du gouvernement espagnol, qui a officiellement reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, conjointement avec l'Irlande et la Norvège, a fait du soutien sans faille à la cause palestinienne l'un des principaux axes de sa politique étrangère depuis 18 mois.

A la différence de ses alliés d'extrême gauche au sein de son gouvernement, il n'avait cependant jamais évoqué jusqu'à présent l'existence d'un "génocide" dans le territoire palestinien, un terme que peu de dirigeants internationaux ont jusqu'à présent utilisé.

Ses prises de position ont été saluées ces derniers mois par les pays arabes, mais lui ont valu de vives critiques du gouvernement de Benjamin Netanyahu, qui a décidé en mai 2024 de rappeler son ambassadrice en Espagne pour consultations.

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