Les autorités belges vont transmettre à la Cour pénale internationale (CPI) une enquête ouverte il y a dix jours sur deux Israéliens accusés par une ONG d'avoir commis des crimes de guerre à Gaza, a annoncé mercredi le parquet fédéral.
Les deux hommes, présentés comme des soldats israéliens par cette ONG belge propalestinienne, la Hind Rajab Foundation (HRF), avaient été localisés le 18 juillet au festival belge de musique électronique Tomorrowland, près d'Anvers.
Deux plaintes de l'organisation avaient conduit à leur interpellation et à leur audition par la police belge. Ils avaient ensuite été remis en liberté sans conditions, selon le parquet fédéral.
Mercredi le parquet indique qu'après l'analyse des deux plaintes, celles-ci ont été transmises à la CPI à La Haye, sachant que cette juridiction "mène déjà actuellement une enquête sur de potentielles violations graves du droit international humanitaire commises sur les territoires palestiniens".
De son côté, le ministère israélien des Affaires étrangères présente les deux hommes comme "un citoyen israélien et un soldat de l'armée israélienne".
"Le ministère des Affaires étrangères et l'armée israélienne se sont occupés de cette question et sont en contact avec les deux hommes", ajoute-t-il dans un communiqué.
Dans un premier temps, le 21 juillet, le parquet fédéral belge avait jugé qu'il "pourrait disposer d'une compétence" pour poursuivre les deux suspects, en s'appuyant sur une disposition légale octroyant la compétence universelle aux tribunaux belges pour les crimes de guerre, crimes contre l'humanité ou crimes de génocide.
L'organisation HRF accuse ces deux Israéliens d'avoir eu un rôle actif dans la guerre à Gaza, d'avoir "détenu arbitrairement" des civils et d'avoir recouru "à la torture et aux boucliers humains".
Le parquet fédéral souligne pour sa part que des investigations devront déterminer quel était le statut exact de ces deux personnes au moment des faits reprochés, selon une porte-parole sollicitée par l'AFP.
Concrètement, la transmission à la CPI des dossiers ouverts au parquet fédéral se fera par l'intermédiaire du ministère belge de la Justice.
"C'est un pas en avant, pas la conclusion" du dossier, a réagi mercredi HRF, exhortant la Cour de La Haye à agir sans attendre.
La CPI s'intéresse déjà aux soupçons de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité dans les territoires palestiniens, y compris à Gaza.
En 2024, elle avait émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour leur responsabilité dans l'assaut mené à Gaza.
Parallèlement, des mandats d'arrêt aussi été émis contre trois hauts dirigeants du mouvement islamiste Hamas pour l'attaque du 7 octobre 2023 en Israël, qui a déclenché cette guerre. Tous trois sont décédés depuis.
La CPI recueille des preuves potentielles auprès de nombreuses sources différentes. Ses statuts prévoient que toute personne -- individus, ONG, institutions ou gouvernements -- peut soumettre les éléments de son choix. Il appartient ensuite au procureur de déterminer si ces éléments doivent ou non conduire à des poursuites.