D'ex-guérilleros du Kosovo se mobilisent contre le tribunal chargé de juger les crimes de guerre

Des milliers d'anciens combattants albanais du Kosovo ont protesté jeudi à Pristina contre le Tribunal pénal international de La Haye, l'accusant de "déformer l'histoire" par ses poursuites contre des commandants de la guérilla de ce territoire qui a proclamé son indépendance de la Serbie en 2008.

Scandant UCK, l'acronyme de l'Armée de libération du Kosovo, et brandissant des drapeaux albanais, rouges frappés d'un aigle noir, les manifestants se sont rassemblés sur la place centrale de la capitale.

"Le tribunal spécial est partial, anti-UCK et anti-Kosovo", a lancé devant la foule, Hysni Gucati, le président de l'organisation des anciens combattants. "Le tribunal s'est éloigné de sa mission et déforme l'histoire", a-t-il martelé.

Plusieurs commandants de l'UCK, dont l'ancien président du Kosovo, Hashim Thaçi, sont poursuivis pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité présumés commis pendant et après la guerre de 1998-1999 entre les guérilleros albanais et les forces serbes.

Ce conflit, qui a pris fin après des frappes aériennes de l'Otan, a fait environ 13.000 morts, notamment des civils albanais.

Les opposants à ce tribunal dont le siège est à La Haye dénoncent l'utilisation de preuves fournies par les autorités serbes.

Mais bien que régi par la législation kosovare, ce tribunal est composé de juges internationaux et poursuit plusieurs membres de l'UCK depuis 2023.

Outre M. Thaçi, figurent parmi les personnalités jugées l'ancien chef des services de renseignement, Kadri Veseli, un commandant régional Rexhep Selimi, et le porte-parole de l'UCK, Jakup Krasniqi.

Justice Info est sur Bluesky
Comme nous, vous étiez fan de Twitter mais vous êtes déçus par X ? Alors rejoignez-nous sur Bluesky et remettons les compteurs à zéro, de façon plus saine.
Poursuivez la lecture...