La présidente de la Cour pénale internationale et plusieurs pays européens ont défendu lundi avec fermeté l'indépendance de la juridiction, qui se trouve sous le coup de sanctions américaines visant plusieurs hauts responsables.
"Soyons clairs : nous n'acceptons aucune pression, quelle qu'elle soit", a déclaré Tomoko Akane, à l'ouverture de la réunion annuelle rassemblant les représentants des pays membres de la CPI, qui siège à La Haye.
"Notre indépendance et notre impartialité sont nos principes fondamentaux et demeurent intacts. Notre loyauté va uniquement au Statut de Rome (texte fondateur de la cour) et au droit international", a-t-elle ajouté.
La Cour pénale internationale, qui juge les personnes accusées de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, traverse la période la plus difficile de ses 23 ans d'existence.
Furieux après l'émission d'un mandat d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump a imposé des sanctions à des juges et des procureurs de la cour.
Le procureur général de la CPI, Karim Khan, a quitté temporairement ses fonctions, le temps d'une enquête le visant sur des allégations d'abus sexuels, des accusations qu'il nie.
Par ailleurs, quatre États membres, dont la Hongrie, ont annoncé leur intention de se retirer de la CPI.
Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, présent à La Haye pour la réunion annuelle, a exprimé "l'engagement indéfectible" de la France envers la juridiction.
"La cour traverse une période sans précédent. Elle fait face à des sanctions et des mesures coercitives qui visent des juges et des procureurs, dont un magistrat français", a déploré M. Darmanin.
"Elles sont inacceptables", a-t-il ajouté.
S'exprimant au nom de l'Union européenne, la représentante du Danemark, Elsebeth Sondergaard Krone, a déclaré que l'UE "défend fermement la cour face aux menaces et aux sanctions dont elle fait l'objet".
