Les prix à la consommation en Chine ont augmenté de 0,7% en novembre sur un an, ce qui est leur progression la plus élevée depuis février 2024, selon des chiffres officiels publiés mercredi.
De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué qu'il avait révisé en hausse sa prévision de croissance pour l'économie chinoise en 2025, en la faisant grimper à 5%, au lieu des 4,8% qu'il prévoyait en octobre.
Novembre est le deuxième mois consécutif de hausse des prix à la consommation en Chine, après deux mois de baisse sur fond de faibles dépenses des ménages et de pression déflationniste prolongée.
Le chiffre de 0,7% d'augmentation de l'indice des prix à la consommation (CPI), communiqué par le Bureau national des statistiques chinois, est conforme aux prévisions de l'agence Bloomberg. Le CPI est une mesure clé de l'inflation.
Cette augmentation est "principalement due à un basculement d'une baisse à une hausse des prix des produits alimentaires", a déclaré une statisticienne du Bureau des statistiques, Dong Lijuan, dans un communiqué distinct.
Les prix des légumes frais ont fortement augmenté après neuf mois consécutifs de baisse, a-t-elle dit.
Zichun Huang, économiste de la société d'analyse Capital Economics, note que c'est la progression la plus forte depuis la réouverture en 2022-2023 après la période du zéro Covid et en dehors des épisodes sporadiques de volatilité coïncidant avec le Nouvel An chinois.
Mais, tempère-t-elle, cette hausse en novembre "résulte d'une augmentation des prix des produits alimentaires liée aux conditions météorologiques plutôt qu'à la campagne anti-involution visant la concurrence contre-productive sur les prix".
Les autorités ont entrepris de combattre ce qu'elles appellent "l'involution", une concurrence néfaste entre producteurs se manifestant par une guerre des prix agressive pour favoriser les achats et réduire les stocks excédentaires.
- "Il faut faire plus" -
"Il faut s'attendre à ce que les surcapacités demeurent et à ce que la Chine reste en déflation l'an prochain et en 2017", estime Zichun Huang.
Signe de difficultés toujours présentes, l'indice des prix à la production (PPI), qui mesure le coût des marchandises sorties d'usines, a diminué de 2,2% en novembre. Le PPI est en territoire négatif depuis plus de trois ans, synonyme de marges réduites pour les entreprises.
La deuxième économie mondiale fait face à une consommation intérieure atone depuis la pandémie de Covid-19, en raison notamment d'une crise persistante du secteur immobilier.
La croissance est soutenue par les exportations. L'excédent commercial de la Chine a dépassé pour la première fois les 1.000 milliards de dollars entre janvier et novembre 2025, les exportations à travers le reste du monde compensant la forte baisse des livraisons vers les États-Unis, selon des chiffres officiels publiés lundi.
Le gouvernement vise pour 2025, comme en 2024, une croissance d'environ 5% considérée comme ambitieuse par de nombreux économistes.
Le FMI a cependant indiqué mercredi remonter de 4,8% à 5% sa prévision pour la croissance chinoise en 2025.
"L'économie chinoise a fait preuve d'une résilience remarquable malgré des chocs importants", a déclaré la directrice générale du Fonds, Kristalina Georgieva, après des discussions annuelles avec des dirigeants chinois.
Le FMI prévoit pour 2026 une croissance de 4,5%, au lieu de 4,2% précédemment.
Les partenaires de la Chine exhortent Pékin à corriger les déséquilibres commerciaux et à stimuler la consommation intérieure.
Les autorités ont pris de ce point de vue des mesures qui vont dans la bonne direction, mais "il faut faire plus", a dit Mme Georgieva.
"L'ancienne génération est très attachée à l'épargne en Chine", a-t-elle souligné. Elle a appelé les plus jeunes à "aider" les "mères, pères, grands-mères et grands-pères à changer d'attitude et à trouver patriotique de dépenser leur argent pour soutenir la consommation intérieure chinoise".
