Des Irakiens tués par la police dans l'offensive sur Mossoul (Amnesty)

Des forces irakiennes ont torturé et tué jusqu'à six personnes soupçonnées d'appartenir à l'organisation Etat islamique (EI) lors de la bataille pour Mossoul, a affirmé jeudi Amnesty International.

L'ONG a exhorté le gouvernement de Bagdad à "enquêter de toute urgence sur les allégations selon lesquelles des combattants en uniforme de la police fédérale irakienne ont torturé et exécuté des villageois qu'ils avaient faits prisonniers" dans la région d'Al-Choura.

La police fédérale a publié un communiqué niant l'implication de ses forces dans des exécutions extrajudiciaires.

Les faits se sont déroulés au moins en partie le 21 octobre, au sud de Mossoul, dans le cadre de l'offensive pour reprendre la ville des mains des jihadistes de l'EI. Dix hommes et un adolescent se sont présentés aux forces irakiennes.

"Ils avaient agité un tissu blanc et soulevé leur chemise pour montrer qu'ils ne portaient pas de ceintures d'explosifs et ne constituaient pas une menace", précise Amnesty.

Eloignés du groupe avec lequel ils se trouvaient, trois hommes ont été passés à tabac avant d'être abattus. Leurs cadavres ont été retrouvés cinq jours plus tard, selon l'ONG.

Le même jour, un autre homme aurait été abattu en courant vers des hommes en uniforme de police. Lui aussi avait soulevé ses vêtements pour montrer qu'il n'avait pas d'explosifs, selon l'ONG.

Le corps d'un autre villageois, également emmené par des policiers le 21 octobre, a été retrouvé une semaine plus tard, précise Amnesty.

Et un sixième homme, tué par balles, a été retrouvé mort peu après le passages des forces irakiennes, toujours selon l'ONG.

"Des hommes en uniforme de la police fédérale se sont rendus coupables de plusieurs homicides illégaux. Ils ont arrêté puis tué délibérément de sang froid des habitants de villages situés au sud de Mossoul. Dans certains cas, ces villageois ont été torturés avant d'être exécutés par balle", a déclaré Lynn Maalouf, directrice adjointe pour la recherche au bureau régional d'Amnesty International à Beyrouth, dans un communiqué.

"L'homicide délibéré de prisonniers ou d'autres personnes sans défense est interdit par le droit international humanitaire et constitue un crime de guerre", a-t-elle rappelé.

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