La guérilla des Farc a dénoncé lundi un "nouveau génocide" de militants des droits de l'Homme en Colombie, appelant le gouvernement à agir contre les assassinats et les violences qui, selon elle, mettent en danger le processus de paix.
"Un nouveau génocide est en cours contre des leaders sociaux et paysans", écrit la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) dans une lettre ouverte au président Juan Manuel Santos, publiée sur son site www.farc-ep.co.
Faisant référence aux assassinats par les paramilitaires d'extrême droite de plus de 3.000 militants du parti de gauche Union patriotique (UP), dans les années 90, les Farc qualifient la situation actuelle de "dramatique et très préoccupante" avec notamment "trois morts et deux attentats au cours des dernières 48 heures".
Dans ce courrier signé de son secrétariat national, la guérilla estime que "ceux qui sont derrière ces assassinats sélectifs et à caractère politique sont les mêmes qui ont récolté argent, pouvoir et privilèges grâce à la guerre (...) les mêmes pour lesquels, il n'y a, ni n'y aura d'accord qui les satisfasse, aussi bon soit-il, car ils veulent que la guerre continue".
Avertissant du risque d'une nouvelle "guerre sale", les Farc appellent M. Santos à mettre "un point final à cette extermination d'innocents" et à appliquer "dès maintenant l'agrément sur les garanties de sécurité", inclu dans le nouvel accord de paix, conclu le 12 novembre, après le rejet d'un premier pacte le 2 octobre par référendum.
Ni le lieu, ni la date de la signature officielle de ce nouvel accord n'ont encore été précisés.
Dimanche, la mission d'appui au processus de paix en Colombie de l'Organisation des Etats américains (OEA), a exprimé "sa préoccupation" quant à la sécurité des militants sociaux et paysans, citant un rapport récent faisant état de 33 assassinats cette année.
M. Santos a ensuite annoncé une réunion "pour prendre des mesures contre les crimes et les agressions visant des leaders sociaux", soulignant sur Twitter que "La paix en Colombie ne peut attendre".
Le conflit armé colombien voit s'affronter, depuis plus d'un demi-siècle, paramilitaires, guérillas et forces armées, et a fait plus de 260.000 morts, 60.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.
