Syrie: 200 ONG réclament que l'Assemblée générale se saisisse du conflit

Plus de 200 organisations humanitaires et de défense des droits de l'homme ont signé un appel jeudi pour que l'Assemblée générale de l'ONU se saisisse du dossier syrien et remédie ainsi à la paralysie du Conseil de sécurité.

Dans une déclaration publiée à New York, les 223 signataires constatent que le Conseil "a laissé tomber les Syriens" et ils rappellent en particulier son impuissance devant l'offensive meurtrière du régime sur Alep-Est.

Ils appellent donc les 193 pays membres de l'ONU à "demander une session spéciale d'urgence de l'Assemblée générale afin d'exiger la fin de toutes les attaques illégales à Alep et ailleurs en Syrie et un accès humanitaire libre et immédiat" aux civils assiégés.

Les pays membres devraient aussi trouver le moyen de poursuivre les auteurs de crimes graves en Syrie devant la justice internationale, estiment-ils.

Selon une disposition datant de 1950, l'Assemblée peut prendre le relais du Conseil dans les cas où celui-ci se révèle incapable de préserver la paix et la sécurité internationales mais ses pouvoirs sont limités.

Cette disposition a déjà été utilisée à huit reprises pour tenter de dénouer des crises où le Conseil était dans l'impasse, comme en Corée en 1950, au Congo en 1960 ou en 1980 après l'invasion russe en Afghanistan, avec des résultats plus ou moins probants.

Depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011, la Russie a mis cinq fois son veto à des résolutions du Conseil et la Chine quatre fois.

Contrairement au Conseil, il n'y a pas de veto à l'Assemblée mais ses décisions ne sont pas contraignantes.

Elle peut cependant exercer une pression et inciter des pays à agir unilatéralement: une résolution de l'Assemblée de 1981 a par exemple conduit certains pays à prendre des sanctions contre l'Afrique du sud au temps de l'apartheid.

Cette initiative de la société civile rejoint celle lancée par le Canada, qui a déjà mobilisé 73 pays pour demander une réunion spéciale de l'Assemblée sur la Syrie.

Cette réunion devrait être organisée "dès que possible", affirment les signataires de la déclaration.

La France, rejoint par une centaine de pays, a de son côté pris la tête d'un mouvement visant à moraliser l'usage du veto au Conseil. Celui-ci ne devrait pas être utilisé dans les cas d'atrocités de masse, estime Paris.

Parmi les 223 signataires de 45 pays figurent Amnesty international, Human Rights Watch, Oxfam, CARE international, Save the CHildren et 63 organisations syriennes.

Justice Info est sur WhatsApp
Découvrez notre première Chaîne WhatsApp et recevez, en temps réel, une notification pour chaque publication mise en ligne sur notre site, avec un résumé et des extraits ou citations. Chaque soir, vous aurez accès à notre revue des dépêches AFP du jour. Chaque fin de semaine, un récapitulatif de nos publications.