Croatie: Le "Capitaine Dragan" condamné à 15 ans de prison

L'ex-paramilitaire serbe Dragan Vasiljkovic, alias "Capitaine Dragan", a été condamné mardi à 15 ans de prison par un tribunal croate pour des crimes de guerre contre des civils et des prisonniers croates pendant le conflit de 1991-95.

Après la guerre dans l'ex-république yougoslave, Vasiljkovic s'était réfugié en Serbie avant d'émigrer en Australie où il s'était reconverti en professeur de golf. Après avoir obtenu la nationalité australienne, il avait été arrêté en 2006. La Croatie a obtenu son extradition en juillet 2015.

Dragan Vasiljkovic, 62 ans, a été déclaré coupable d'avoir torturé des prisonniers à Knin, le bastion des rebelles serbes de Croatie, et d'être le maître d'oeuvre d'une attaque meurtrière contre la ville de Glina (centre).

Dans la prison improvisée mise en place à Knin (sud), des prisonniers croates avaient été battus "à mains nues et à coups de pied, avec des nerfs de boeufs", ou auxquels ont été enfoncés "des pistolets dans la bouche", selon l'acte d'accusation.

Vasiljkovic n'a "rien fait pour éviter ou sanctionner de tels crimes" et y a même parfois participé, selon la même source.

"Capitaine Dragan" est également coupable d'avoir d'orchestré une attaque meurtrière à Glina (centre) en juillet 1991. Un civil croate et un journaliste allemand avaient été tués.

A l'ouverture de son procès, en septembre 2016, dans la ville côtière de Split, Vasiljkovic avait plaidé non coupable. Il a récemment qualifié le procès "de persécution fasciste obsessive".

"Je n'ai pas commis les crimes qui me sont reprochés dans l'accusation et ils n'ont de surcroît pas eu lieu", avait-il déclaré.

Ses avocats ont fait valoir que leur client n'avait pas eu droit à un procès équitable en raison du fait qu'il est Serbe.

"L'accusé était membre d'une armée ennemie et c'est le seul fait qui a été établi dans cette affaire (...) ce n'est pas un crime", a déclaré l'un d'eux Tomislav Filakovic. Il a annoncé qu'il interjetterait appel du verdict.

Serbe né à Belgrade, le "Capitaine Dragan" commandait une unité paramilitaire serbe en charge des "opérations spéciales" dans le sud et le centre de la Croatie.

La déclaration d'indépendance en 1991 de la Croatie avait déclenché un conflit avec des forces rebelles serbes, soutenues par Belgrade. Vingt mille personnes ont péri dans ce conflit.

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