Procès en appel de l'ultranationaliste serbe Seselj le 13 décembre

Le procès en appel de l'ultranationaliste serbe Vojislav Seselj, acquitté en 2016 de neuf chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, se tiendra devant un tribunal de l'ONU le 13 décembre.

"L'audience de l'appel dans la présente affaire aura lieu le mercredi 13 décembre 2017 à La Haye", a annoncé mercredi le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), compétent pour reprendre toute affaire du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), qui ferme ses portes cette année.

Mais le principal intéressé a déjà "indiqué son intention de ne pas participer à l'audience d'appel" en décembre, a précisé le MTPI.

Vojislav Seselj avait été acquitté en mars 2016 par le TPIY, à la surprise générale, au terme d'un procès où il était accusé de nettoyage ethnique contre des Croates, des musulmans et d'autres non-Serbes pendant les guerres de l'ex-Yougoslavie, dans les années 1990.

Le procureur Serge Brammertz avait annoncé le mois suivant son intention d'interjeter appel de cette décision, assurant avoir identifié des "erreurs graves" et des "manquements fondamentaux" dans le jugement.

Aux yeux de ses ennemis, Vojislav Seselj personnifiait le nationalisme serbe dans les conflits en Croatie (1991-95) et en Bosnie, qu'il a alimentés par ses discours enflammés. Les conflits ont fait 20.000 morts en Croatie et 100.000 en Bosnie.

Et selon le procureur, il avait "propagé une politique visant à réunir tous +les territoires serbes+ dans un Etat serbe homogène, qu'il appelait la +Grande Serbie+". L'accusation assurait en conséquence qu'il était responsable de multiples meurtres, persécutions, transferts forcés et tortures notamment, commis en Bosnie, Croatie et Serbie.

Les juges avaient néanmoins estimé que le fondateur du Parti radical de Serbie (SRS) n'était pas le chef hiérarchique des milices du SRS et que ses discours ne procédaient pas d'un dessein criminel mais étaient destinés à renforcer le moral des troupes.

L'acquittement de 2016, accueilli triomphalement par l'intéressé, avait provoqué l'ire de Zagreb et ranimé les divisions dans l'ex-Yougoslavie, 20 ans après les conflits sanglants qui suivirent la chute de l'ancienne fédération.

Agé aujourd'hui de 63 ans, M. Seselj a répété qu'il ne retournerait pas devant le tribunal de La Haye.

Dans une lettre adressée au TPIY en décembre dernier, il écrivait que c'était là "sa dernière communication avec le TPIY et qu'il n'a pas davantage l'intention de participer de quelque manière que ce soit dans des procédures devant le TPIY", assurant qu'il "ne (retournerait) pas au tribunal de La Haye volontairement".

L'ultranationaliste serbe s'était rendu volontairement au TPIY en 2003. Son procès s'était ouvert en 2007 et terminé en 2012.

M. Seselj avait été autorisé à retourner en Serbie en 2015 pour être soigné d'un cancer du côlon et n'avait pas assisté à son procès.

Il a été condamné à trois reprises - à deux ans, 18 mois et 15 mois de prison - après avoir divulgué des informations confidentielles concernant des témoins protégés.

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