Des forces progouvernementales, appuyées par les Emiratis et les Saoudiens, ont lancé mercredi leur offensive sur le port stratégique de Hodeida, dans l'ouest du Yémen, avec l'objectif d'en chasser les rebelles Houthis.
Rappel des principales dates du conflit au Yémen depuis l'intervention d'une coalition arabe sous commandement saoudien en mars 2015.
- Intervention militaire -
Le 26 mars 2015, plusieurs pays dirigés par l'Arabie saoudite lancent une opération aérienne pour contrer l'avancée des rebelles Houthis vers le sud du Yémen. Originaires du Nord, les Houthis, issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme), sont appuyés par l'Iran, qui nie toutefois toute aide militaire.
Ces rebelles, alors alliés à Ali Abdallah Saleh, président du Yémen jusqu'en 2012, tenaient déjà Sanaa, la capitale, depuis septembre 2014 ainsi que de larges parties du pays.
Le président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui avait fui à Aden (sud), se réfugie à Ryad.
En juillet, le gouvernement annonce la "libération" de la province d'Aden, premier succès des forces loyalistes appuyées par la coalition. Jusqu'à la mi-août, celles-ci parachèvent la reprise de cinq provinces méridionales, mais peinent à les sécuriser face à la présence d'Al-Qaïda et du groupe Etat islamique (EI).
- Saleh tué par ses ex-alliés -
En août 2017, la direction des Houthis qualifie de "traître" l'ex-président Saleh pour les avoir présentés comme des "miliciens". Fin novembre, la crise dégénère à Sanaa, où de violents combats éclatent entre alliés.
Ali Abdallah Saleh est tué début décembre par les rebelles qui en profitent pour renforcer leur emprise sur la capitale.
- Fracture dans le camp gouvernemental -
Le 11 mai 2017, l'ex-gouverneur d'Aden, Aidarous al-Zoubaidi, limogé fin avril par le président Hadi, annonce la mise en place d'un "Conseil de transition du Sud", autorité parallèle dominée par des séparatistes.
Le 28 janvier 2018, des forces séparatistes s'emparent du siège transitoire du gouvernement à Aden, puis prennent le contrôle de la quasi-totalité de la ville.
- Missiles sur Ryad -
Le 25 mars 2018, les Houthis tirent sept missiles sur le territoire saoudien, dont trois en direction de Ryad. Les débris de l'un des engins font un mort.
Les insurgés ont intensifié depuis novembre les attaques de missiles contre l'Arabie saoudite qui accuse Téhéran de leur fournir ce type d'équipements. Le 9 juin, trois civils seront tués à Jazane (sud du royaume) par un projectile rebelle.
- "Crimes de guerre" -
Plusieurs raids imputés à la coalition ont fait de nombreuses victimes civiles, notamment contre une salle de mariage à Mokha (sud-ouest) fin septembre 2015 (131 morts, la coalition a démenti être impliquée) et lors d'une cérémonie funéraire à Sanaa en octobre 2016 (140 morts).
Human Rights Watch a affirmé que les Emirats arabes unis, deuxième pilier de la coalition, administraient au moins deux "structures de détention informelles" au Yémen. Abou Dhabi dément.
- Offensive sur Hodeida -
Le 7 décembre 2017, les forces progouvernementales reprennent la ville portuaire de Khoukha (ouest).
Le 6 février 2018, les forces loyalistes soutenues par la coalition reprennent Hays, à 150 km au sud de Hodeida, le grand port qui constitue un accès clé pour l'aide humanitaire et les importations.
Le 19 avril, le plus haut responsable politique des rebelles, Saleh al-Sammad, est tué dans une frappe de la coalition sur la province de Hodeida.
A la mi-mai, les forces progouvernementales intensifient une opération ayant pour objectif la prise de Hodeida (600.000 habitants), tombée en octobre 2014.
Début juin, l'ONU se mobilise en vain pour éviter "une bataille féroce et sanglante".
Les Emirats arabes unis donnent jusqu'au 12 juin à l'ONU pour trouver une solution et contraindre les Houthis à abandonner le contrôle de la ville sans combattre.
Le 13, les forces progouvernementales lancent leur offensive sur le port de Hodeida, après avoir reçu le "feu vert" de la coalition, selon de hauts responsables militaires.