Les rebelles Houthis du Yémen ont reconnu mardi s'être emparés deux jours auparavant de trois navires en mer Rouge, dont deux sud-coréens et un saoudien, une information confirmée par Séoul et Ryad.
Cette annonce intervient alors que le climat semblait ces dernières semaines s'être apaisé entre les Houthis et l'Arabie saoudite, qui intervient depuis 2015 au Yémen pour appuyer le gouvernement contre les rebelles soutenus par l'Iran.
Un responsable saoudien a annoncé il y a une dizaine de jours qu'un "canal" était ouvert avec les Houthis pour mettre fin à la guerre. Les rebelles avaient proposé en septembre de cesser leurs attaques contre l'Arabie saoudite.
Les Houthis ont précisé mardi avoir "saisi trois navires", dont un saoudien, en mer Rouge près de l'île de Ouqban à l'ouest de Sanaa, que les rebelles contrôlent depuis 2014.
Un total de 16 membres d'équipage, dont deux Sud-Coréens, ont été emmenés au port de Salif, sur la mer Rouge, où ils ont été détenus par les rebelles, a précisé le ministère des Affaires étrangères de la Corée du Sud.
"Tous nos citoyens... sont en bonne santé et en sécurité ", a déclaré le ministère dans un communiqué, ajoutant que les autorités oeuvrent à leur "libération anticipée".
Séoul a par ailleurs envoyé dans la zone son navire Cheonghae, stationné dans le cadre de la lutte contre la piraterie au large des côtes d'Oman.
L'Arabie saoudite a de son côté indiqué que le remorqueur Rabigh-3 "a été détourné et fait l'objet d'un vol à main armé de la part d'éléments terroristes affiliés à la milice des Houthis".
"Le navire remorquait une (plateforme de forage) appartenant à une entreprise sud-coréenne", a précisé le porte-parole de la coalition militaire anti-Houthis, Turki al-Maliki, dans une déclaration publiée par l'agence saoudienne SPA.
Le Yémen est dévasté par un conflit opposant depuis 2014 les rebelles à des forces progouvernementales.
Selon diverses organisations humanitaires, ce conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, essentiellement des civils.
Des experts de l'ONU ont dénoncé une "multitude de crimes de guerres" commis par les rebelles Houthis comme par les forces loyalistes appuyés par la coalition dirigée par Ryad.
Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon l'ONU, qui parle de la pire crise humanitaire actuelle dans le monde.