Crimes de guerre au Kosovo: des vétérans affirment avoir reçu de nouveaux documents confidentiels

Des anciens combattants du Kosovo ont affirmé jeudi avoir reçu d'un "inconnu" de nouveaux documents confidentiels de la justice internationale enquêtant sur des accusations de crimes de guerre et contenant des informations sur des témoins, une semaine après avoir reçu un lot de 4.000 dossiers.

L'Organisation des vétérans du Kosovo (OVL) est issue de l'UCK, la guérilla indépendantiste albanaise du Kosovo qui avait déclenché la rébellion contre les autorités serbes.

Elle s'oppose farouchement aux travaux du tribunal spécial de la Haye, instance de droit kosovar mais composée de juges internationaux chargée d'enquêter sur une série de crimes présumés relatifs au conflit de 1998-99. Elle est basée aux Pays-Bas pour protéger les témoins qui sont soumis au Kosovo à des pressions et menaces.

Nasim Haradinaj, le vice-président de l'OVL, a dit jeudi à la presse avoir reçu la veille "des documents de la part d'un inconnu" qui a annoncé qu'il en apporterait d'autres".

Selon l'OVL, les nouveaux dossiers contiendraient des informations sur des témoins protégés qui se trouveraient en Serbie.

La semaine dernière, cette association avait affirmé avoir reçu par le même biais environ 4.000 documents relatifs à l'identité de personnes appelées à témoigner.

Les vétérans ont affirmé que les deux lots de documents avaient immédiatement été saisis par les enquêteurs spéciaux.

"Les enquêteurs spéciaux sont venus. Ils acceptent que ces documents leur appartiennent, (qu'il s'agit) de documents du tribunal spécial", a déclaré jeudi Husni Gucati, président de l'OVL.

A La Haye, le tribunal spécial s'est refusé à tout commentaire.

D'anciens commandants de la guérilla dominent toujours la vie politique de l'ancienne province serbe qui a déclaré son indépendance en 2008.

Le président Hashim Thaci, ancien chef politique de l'UCK, a été mis en accusation avec d'autres il y a quelques mois par les procureurs de La Haye. Il est soupçonné d'être "responsable de près de 100 meurtres", de disparitions forcées, de persécutions et de tortures de Serbes, de Roms et d'Albanais du Kosovo.

Un juge doit encore valider ou non l'acte d'accusation d'ici le 24 octobre.

Le conflit, qui avait fait 13.000 morts, dont une majorité d'Albanais, a pris fin avec une campagne de bombardements de l'Otan emmenée par les Etats-Unis, qui a contraint les forces serbes à se retirer.

Des hauts responsables de l'armée et de la police serbes furent par la suite condamnés pour crimes de guerre par la justice internationale, lors du conflit durant lequel des milliers de civils albanais ont été tués, torturés ou déplacés.

Mais la guérilla est également accusée d'atrocités contre des Serbes, des Roms et des opposants albanais pendant et après la guerre.

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