Le Brésil a appelé jeudi la communauté internationale à ne pas soutenir les élections législatives au Venezuela convoquées par le "régime dictatorial" de Nicolas Maduro, à l'origine de "possibles crimes contre l'humanité" selon un récent rapport de l'ONU.
Cet appel survient alors que le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo effectue une tournée de quatre jours en Amérique du sud qui le mènera notamment au Brésil, près de la frontière vénézuélienne.
"Le Brésil considère qu'un régime comme celui de Maduro n'a aucune légitimité à appeler à un processus électoral équitable, et que, par conséquent, les élections législatives convoquées par la dictature pour décembre prochain ne devraient pas être soutenues par la communauté internationale", a déclaré le ministère brésilien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le Venezuela organise en décembre des élections destinées à renouveler son Parlement, seul organe détenu par l'opposition qui appelle la population à boycotter le scrutin pour manque de transparence.
"Le Brésil espère que le rapport [de l'ONU] mobilisera l'ensemble de la communauté internationale à oeuvrer à l'extinction du régime dictatorial de Maduro et à la libération du Venezuela", a ajouté le ministère.
Une équipe d'enquêteurs de l'ONU a assuré mercredi dans un rapport avoir trouvé des preuves de crimes contre l'humanité au Venezuela et dit avoir de "bonnes raisons de penser que le président" ainsi que le ministre de l'Intérieur et celui de la Défense "ont ordonné ou contribué à commanditer les crimes avérés".
Le gouvernement vénézuélien a dénoncé un rapport "truffé de contrevérités", "élaboré à distance, sans rigueur méthodologique par une mission fantôme dirigée contre le Venezuela et contrôlée par des gouvernements inféodés à Washington".
La visite de M. Pompeo dans la région, de jeudi à dimanche, a débuté au Surinam avant de se poursuivre au Guyana, au Brésil et en Colombie, trois pays frontaliers du Venezuela.
