28.11.08 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - LES ETATS ONT UN R0LE VITAL DANS LA LUTTE CONTRE L'IMPUNITE

Arusha, 28 novembre 2008 (FH) - La semaine qui s'achève a été marquée au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) par un forum entre les procureurs des tribunaux des Nations unies et les représentants de différents parquets nationaux.

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A l'ouverture de cette rencontre mercredi, le procureur en chef du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, a appelé les juridictions nationales à jouer pleinement leur rôle dans la répression du génocide et d'autres violations graves du droit international.

Devant près de 80 délégués, Jallow a plaidé pour « un partenariat plus étroit et plus efficace entre les appareils judiciaires nationaux et les institutions internationales ». « Nous devons travailler ensemble pour nous assurer qu'il n'y a pas de faille dans notre lutte pour mettre fin à l'impunité des crimes ; pour qu'il n'existe pas de havres de paix pour les suspects de crimes internationaux », a-t-il déclaré.

Dans les salles d'audiences, trois procès se sont poursuivis pendant la semaine.

Dans l'affaire « Militaires II », deux témoins experts, le politologue allemand Helmut Strizek et l'historien français Bernard Lugan ont été entendus. Ce dernier a notamment affirmé que la défense civile souvent présentée comme l'un des instruments du génocide de 1994 n'avait jamais existé au Rwanda. Le procureur Moussa Sefon a critiqué les méthodes de ce chercheur français qui continue à publier sur ce petit pays dans lequel il n'a pas mis les pieds plus de 20 ans. L'expert a répondu être en contacts quotidiens avec des gens au Rwanda.

L'ex- directeur de cabinet au ministère de l'Intérieur, Callixte Kalimanzira, a poursuivi sa défense entamée le 17 novembre. Dix huit témoins sont déjà passés à la barre. Une dizaine d'autres sont attendus la semaine prochaine, la dernière de la session. Une autre session est prévue en janvier pour clore la présentation des preuves de la défense. Kalimanzira qui plaide non coupable est notamment poursuivi pour le massacre de milliers de Tutsis qui avaient cherché refuge sur la colline de Kabuye, dans la sous-préfecture de Gisagara (préfecture de Butare) vers fin avril 1994. Perpétrées par des soldats, des miliciens Interahamwe et des réfugiés burundais, les tueries de Kabuye ont duré plusieurs jours, selon l'accusation.

Dans le procès Butare, l'ex-maire de Muganza, Elie Ndayambaje, a continué son témoignage pendant la semaine, niant, entre autres, avoir été un homme influent dans sa commune. Il était prévu que cette audition qui se poursuit lundi prochain doit la dernière dans cette affaire ouverte sur le fond en juin 2001 mais la chambre pourrait siéger encore quelques jours au début de l'année prochaine, en raison notamment d'une décision rappelant à la barre un témoin du procureur.

La semaine prochaine les plaidoiries dans le procès Gouvernement II auront lieu lundi et mardi. Ce procès qui vise quatre anciens ministres du gouvernement intérimaire s'est ouvert en Novermbre 2003. Les accusés sont détenus depuis neuf ans.

Le jugement de Simon Bikindi est également attendu mardi en fin de matinée. Le chanteur dirigeait le ballet qui se produisait à chaque meeting du MRND et ses chansons étaiernt largement reprises et interprétées lors du génocide.

ER/PB/GF

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