Le procès de l'ex-directeur de cabinet au ministère de l'Intérieur, Callixte Kalimanzira, a repris lundi marquant une timide rentrée judiciaire après les vacances de fin d'année. Celui du lieutenant Ildephonse Hategekimana n'a pas pu démarrer.
Fidèle à son rythme record, la défense de Kalimanzira a cité, cette semaine, 9 témoins dont certains ont nié que l'accusé ait jamais distribué des armes à des réfugiés hutus burundais dans la préfecture de Butare (sud), pendant le génocide de 1994. A Butare, et dans quelques autres régions du Rwanda, des réfugiés burundais ont trempé dans le génocide.
Mardi, les auditions ont été brièvement interrompues par les complaintes de 6 témoins qui étaient dans l'impossibilité de se nourrir depuis une semaine. Parlant en leur nom, l'avocat principal de Kalimanzira, le Français Arthur Vercken, a affirmé devant les juges que l'administration du tribunal les avait laissés dans un hôtel, sans leur verser leurs indemnités journalières de restauration. A la demande du juge président de la chambre, Dennis Byron, la question a été réglée quelques heures plus tard.
Kalimanzira, un agronome de formation, est notamment accusé d'avoir joué un rôle déterminant dans les massacres de Tutsis qui avaient cherché refuge sur la colline de Kabuye, dans la préfecture de Butare, fin avril1994.
Le procès du lieutenant Ildephonse Hategekimana n'a pas pu démarrer lundi, en raison notamment du retrait de la juge camerounaise Florence Rita Arrey. L'ouverture des débats proprement dits est reportée sine die, le président du TPIR, le juge Dennis Byron, n'ayant pas encore désigné une nouvelle chambre.
Hategekimana qui commandait le petit camp militaire de Ngoma, dans la ville de Butare, est accusé notamment d'avoir en personne dirigé des attaques contre les Tutsis et violé des femmes.
ER/GF
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