23.02.09 - RWANDA/GENOCIDE - KIGALI EXHORTE LES PAYS A EXTRADER LES SUSPECTS OU A LES JUGER

Kigali, 23 février 2009 (FH) - Le gouvernement rwandais a appelé la communauté internationale à tout mettre en œuvre pour que les personnes soupçonnées d'avoir joué un rôle dans le génocide de 1994 soient extradées vers Kigali ou jugées dans les pays où elles se trouvent, dans un communiqué reçu lundi à l'agence Hirondelle.

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« Le gouvernement du Rwanda exhorte la communauté internationale à déployer tous les efforts pour s'assurer que les suspects de génocide sont transférés au Rwanda ou jugés là où ils se trouvent », indique ce communiqué signé par le ministre de la Justice, Tharcisse Karugarama.

Il déplore que 15 ans après le génocide, ses auteurs « continuent de vivre librement en Europe, en Amérique du Nord et dans certains pays africains ». La Finlande a refusé la semaine dernière d'extrader un pasteur rwandais, François Bazaramba, affirmant craindre qu'il ne bénéficie pas d'un procès équitable dans son pays.

Le ministère de la Justice à Helsinki a indiqué qu'il avait basé sa décision sur des jugements du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) interdisant "le renvoi de trois affaires devant les tribunaux rwandais (...) au motif qu'il n'est pas établi que les accusés bénéficient d'un procès équitable au Rwanda".

Le gouvernement rwandais, qui avait demandé l'extradition de Bazaramba en avril 2008, « est déçu par cette décision de la justice finlandaise », indique le communiqué, en soulignant que l'appareil judiciaire au Rwanda est « équitable, transparent et indépendant ».

« Il est important de noter que les tribunaux ordinaires du Rwanda ont jugé plus de 15.000 dossiers de génocide et qu'une petite fraction de ces suspects restent encore en détention aujourd'hui », poursuit le texte.

« La majorité d'entre eux ont été soit réintégrés dans leurs communautés, soit acquittés tandis que d'autres effectuent les Travaux d'intérêt général », peine alternative à l'emprisonnement, affirme le ministre.

« D'autre part, les juridictions (populaires) gacacas ont jugé plus de 1,5 millions d'affaires et, là encore, une petite fraction (des personnes concernées) exécutent des peines d'emprisonnement », ajoute le texte.

Perpétré par des extrémistes hutus, le génocide d'avril à juillet 1994 a fait, selon l'Onu, près de 800.000 tués, essentiellement parmi l'ethnie tutsie.

ER/GF

© Agence Hirondelle