24.02.09 - RWANDA/GACACA - UNE AFFAIRE DE VIOL SUSPENDUE POUR ENQUÊTES SUPPLEMENTAIRES

Kigali, 24 février 2009 (FH)- Le tribunal gacaca du secteur Cyivugiza, dans la ville de Kigali, a décidé dimanche de mener ses propres enquêtes dans le procès de Martin Habimana, poursuivi pour viols commis pendant le génocide de 1994, a appris mardi l'agence Hirondelle.

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Ce travail d'enquête a entraîné un report sine die de cette affaire qui en était dimanche à sa première audience.

« Nous devrons mener des descentes sur terrain pour vérifier certaines choses. Nous ne pouvons pas déterminer aujourd'hui la date de la reprise du procès », a indiqué à l'agence Hirondelle un membre de la juridiction gacaca de Cyivugiza.

Condamné à 18 ans de prison dans un autre procès en 2007, Habimana avait réussi à se cacher jusqu'à son arrestation le 15 février.

Pendant sa clandestinité, il avait fait l'objet d'accusations de viols, crime pour lequel il n'avait pas été jugé. Pour ces nouveaux faits, Habimana risque la réclusion criminelle à perpétuité, la peine la plus lourde au Rwanda.

Une femme aujourd'hui mariée a affirmé à l'agence Hirondelle qu'elle avait été séquestrée et violée par l'accusé pendant plusieurs jours en 1994. « J'ai 3 enfants. Le plus âgé est issu de mon calvaire pendant le génocide», a-t-elle dit, s'efforçant, en vain de retenir ses larmes.

Selon un rapport de l'Association rwandaise des conseillères en traumatisme (ARCT -Ruhuka), certaines femmes violées pendant le génocide préfèrent le silence.

Même si les procès relatifs à ce crime se déroulent à huis clos, cela ne rassure pas toutes les victimes.

SRE/ER/GF

© Agence Hirondelle