Parmi ses 16 co-accusés, figure un autre religieux, le Frère mariste François Nkusi.
Les auditions de témoins ont été closes mercredi devant la juridiction gacaca d'appel du secteur Byimana, dans la Province du Sud, a rapporté sur son site internet, la Ligue des droits de la personne dans la région des Grands lacs (LDGL), un collectif basé à Kigali.
L'abbé Ndagijimana qui clame son innocence est accusé de génocide, assassinats, détention illégale d'une arme à feu et port de l'uniforme militaire pendant les massacres.
Selon l'accusation, le fait d'enfiler la tenue militaire et de fréquenter les miliciens en 1994 encourageait les tueurs.
Ce prêtre catholique aurait par ailleurs chassé les Tutsi qui étaient allés chercher refuge à l'église paroissiale de Byimana, ce qui aurait entraîné leur mise à mort à des barrages érigés tout près de l'édifice religieux.
L'homme d'église, en prison depuis plus de 10 ans, répond également de la mort de 7 religieux et religieuses ainsi que du journaliste Viateur Kalinda.
L'abbé Ndagijmana a reconnu qu'il portait bien un fusil en 1994. Il a cependant expliqué qu'il avait demandé cette arme au ministère de la Défense pour pouvoir protéger les personnes qui étaient venues chercher refuge à son église. Concernant l'uniforme, il a affirmé l'avoir endossé deux fois pour aller sauver des Tutsis menacés de mort.
Enfin, il a présenté une longue liste de personnes qu'il a pu cacher et aidé à fuir, dont deux prêtres et une religieuse.
Né en 1961, l'abbé Ndagijimana a été curé de la paroisse de Byimana de 1992 à 1995.
Après son arrestation le 8 février 1995, il avait d'abord été jugé et condamné à la prison à perpétuité par un tribunal conventionnel.
SRE-ER/GF
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