Des garanties de sécurité à la Russie ? "On en parlera plus tard" (Borrell)

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La sortie du conflit ukrainien se fera notamment en offrant des "garanties de sécurité pour l'Ukraine", a déclaré lundi le diplomate en chef de l'UE, Josep Borrell; "pour la Russie, on en parlera plus tard", a-t-il ajouté, après de récentes déclarations d'Emmanuel Macron sur les garanties à donner à Moscou.

"La sortie de la guerre devra se faire dans le respect de la légalité internationale" a déclaré M. Borrell à Paris lors d'un colloque organisé par l'institut européen Jacques Delors, détaillant que cela impliquait le paiement de réparations par Moscou, le jugement des crimes de guerre, le retrait des troupes et des "garanties de sécurité pour l'Ukraine".

Avant d'ajouter, "pour la Russie, on en parlera plus tard", en référence implicite à une récente déclaration d'Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat français a expliqué samedi avoir échangé avec le président Biden sur "l'architecture de sécurité dans laquelle nous voulons vivre demain", évoquant le fait qu'il faudrait donner "des garanties pour sa propre sécurité à la Russie le jour ou elle reviendra autour de la table" des négociations.

Ces déclarations avaient suscité des critiques en Ukraine et dans certains des pays européens de l'Est ayant des postures particulièrement fermes sur la position à adopter face à la Russie, qui accusent parfois Emmanuel Macron d'être trop indulgent ou de faire trop d'ouvertures vis-à-vis de Moscou, ce dont se défend Paris, soutien de Kiev avec les autres pays européens.

Le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, Oleksiï Danilov, a dénoncé sur Twitter ces propos. "Quelqu'un veut fournir des garanties de sécurité à un état terroriste et meurtrier ?", parlant de "diplomatie de la carpette".

"Nous devrions commencer à créer (cette nouvelle architecture de sécurité, ndlr) avec l'Ukraine, pas avec la Russie de Poutine", a déclaré, également sur Twitter, le ministre des Affaires étrangères lituanien Gabrielius Landsbergis, tandis qu'Artis Pabriks, vice-premier ministre letton a dit au Financial Times que l'idée de donner des garanties de sécurité à la Russie pour terminer la guerre "revient à tomber dans le piège du récit de (Vladimir) Poutine selon lequel l'Occident et l'Ukraine sont responsables de la guerre".

Dans son allocution, M. Borrell a par ailleurs estimé que "Moscou ne peut pas gagner la guerre, mais peut détruire l'Ukraine", en référence à la stratégie des frappes russes contre des infrastructures ukrainiennes, notamment énergétiques.

"Ils l'ont fait en Syrie, en Tchétchénie, ils ont de l'expérience", a-t-il estimé, avant d'ajouter un peu plus tard, "plus on détruit l'Ukraine, plus l'Ukraine gagne sa place dans l'UE (...) C'est écrit. L'Histoire a décidé pour nous".

fz/mm

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