Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU va rester vigilant sur les abus au Xinjiang

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Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a assuré vendredi qu'il donnerait suite au rapport "très important" publié par sa prédécesseur sur la région chinoise du Xinjiang, qui évoque de possibles crimes contre l'humanité commis contre les Ouïghours et d'autres minorités.

Ce rapport "a mis en lumière de très graves préoccupations en matière de droits de l'homme, et je me concentre sur le suivi des recommandations qui sont contenues dans le rapport", a déclaré l'Autrichien Volker Türk, qui a pris ses nouvelles fonctions à Genève le 17 octobre, lors d'une conférence de presse.

Interrogé sur la manière dont il allait procéder, il a affirmé qu'il allait "personnellement" intervenir auprès des autorités chinoises.

"Je suis très déterminé à le faire", a-t-il soutenu.

Sa prédécesseur, l'ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet, avait publié fin août son rapport très attendu in extremis, quelques minutes avant la fin de son mandat, et malgré l'énorme pression de Pékin pour l'enterrer.

Dans ce document, l'ONU ne parle pas de génocide mais évoque de possibles "crimes contre l'humanité" et des "preuves crédibles" de tortures et de violences sexuelles et appelle la communauté internationale à agir.

Ce rapport ne comportait pas de révélation, mais il a permis d'apporter tout le poids de l'ONU à des allégations faites de longue date par des ONG de défense des droits humains ou d'autres, qui accusent Pékin d'une litanie d'abus au Xinjiang, notamment la détention de plus d'un million de Ouïghours et d'autres musulmans et la stérilisation forcée de femmes.

La Chine rejette ces accusations en bloc et présente les camps comme des "centres de formation professionnelle" destinés à combattre l'extrémisme religieux. Pékin a accusé l'ONU de devenir "le sbire et le complice des Etats-Unis et de l'Occident" et a fait capoter, en octobre, la tentative des Etats-Unis et de ses alliés d'introduire un débat sur le rapport de Mme Bachelet devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.