17.08.09 - TPIR/PROCES - DEUX PROCES DEMARRENT LE 31 AOUT

Arusha, 17 août 2009 (FH) - Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) entamera le 31 août le procès de l'ancien patron de la filière thé, Michel Bagaragaza, et celui de l'homme d'affaires Gaspard Kanyarukiga.

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Bagaragaza, un proche de l'ex-président Juvénal Habyarimana, est notamment accusé d'avoir contribué à créer, financer, entraîner et armer les milices Interahamwe, principaux bras armés du génocide qui a fait, selon l'ONU, près de 800.000 tués, essentiellement parmi les Tutsis.

L'ex-responsable économique avait longtemps caressé l'espoir d'être jugé en Europe. Après avoir témoigné contre d'autres accusés devant ce tribunal des Nations Unies, dont Protais Zigiranyirazo, beau-frère d'Habyarimana, Bagaragaza, qui craignait pour sa sécurité, avait été détenu à La Haye, dans le cadre d'un arrangement avec le bureau du procureur.

En échange de cette collaboration, le procureur s'était engagé à confier son dossier à un pays européen.

Mais les tentatives de le faire juger d'abord en Norvège, puis aux Pays Bas, ont échoué et l'accusé a été renvoyé malgré lui à Arusha, en mai 2008.

Restait alors pour les deux parties à l'accord à négocier un plaidoyer de culpabilité. Au terme de discussions menées dans le plus grand secret, l'accusé et le procureur seraient parvenus l'année dernière à un projet d'entente.

Informés, d'autres accusés ont demandé la divulgation de ce document mais le procureur leur a répliqué qu'il ne pouvait leur donner un accord de plaidoyer de culpabilité non encore validé par le tribunal, un raisonnement dans lequel il a été suivi par les juges.

Après cette première tentative, la défense de Joseph Nzirorera, ex-secrétaire général du MRND, est revenue à la charge avec un nouvel argument : Peter Robinson, l'avocat américain de Nzirorera a affirmé, dans une requête datée de juillet 2008, que les négociations avaient finalement échoué et qu'il n'y avait donc plus de raison de garder le document secret.

Ce divorce n'a pas été infirmé par le procureur.

M.Kanyarukiga répondra, quant à lui, de massacres commis dans sa région natale de Kibuye (ouest) notamment à l'église paroissiale de Nyange où des milliers de Tutsis furent tués, ensevelis par un bulldozer, en avril 1994.

Le procureur allègue que plusieurs autres personnalités de Kibuye, dont l'abbé Athanase Seromba condamné à la prison à vie, ont joué un rôle dans les tueries de Nyange.

Pour sa part, l'ex-ministre de la Jeunesse Callixte Nzabonimana comparaîtra à partir du 14 septembre. Il sera suivi à partir du 23 septembre, de l'ex-ministre du Plan, Augustin Ngirabatware.

ER/GF

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