Poutine accuse "les néonazis en Ukraine" de commettre des crimes contre les civils

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Vladimir Poutine a accusé vendredi "les néonazis en Ukraine" de commettre des crimes contre les civils, à l'occasion de la journée internationale des victimes de l'Holocauste, une rhétorique à laquelle il recourt pour défendre l'offensive militaire russe.

"Oublier les leçons de l'Histoire conduit à la répétition de terribles tragédies. La preuve en est les crimes contre les civils, le nettoyage ethnique (et) les actions punitives organisées par les néonazis en Ukraine", a dénoncé le président russe dans un communiqué.

"C'est contre ce mal que nos soldats se battent courageusement", a-t-il ajouté.

"Le jour de la libération du camps hitlérien allemand de la mort Auschwitz-Birkenau, souvenons-nous que Poutine est en train de construire de nouveaux camps à l'est", a vertement réagi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, appelant à soutenir l'Ukraine pour que l'Histoire "ne fasse pas une boucle".

La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a quant à elle fustigé les déclarations "consternantes" et "choquantes" du chef de l'Etat russe. "C'est une provocation indigne un jour comme aujourd'hui", a-t-elle ajouté.

Pour expliquer l'intervention de son armée, Vladimir Poutine a dénoncé, à maintes reprises, "le génocide", selon lui, des populations russophones de l'est de l'Ukraine et qualifié le gouvernement de Volodymyr Zelensky de "néonazi".

"Toute tentative de révision de la contribution de notre pays à la Grande Victoire (dans la Deuxième Guerre mondiale, ndlr) revient en réalité à justifier les crimes du nazisme, ouvre la voie à la renaissance de son idéologie meurtrière", a martelé vendredi le président russe dans ce communiqué diffusé par le Kremlin.

M. Poutine a également pleuré "les millions de morts innocents - Juifs, représentants d'autres nationalités - qui ont été abattus, torturés, qui sont morts de faim et de maladie" pendant l'Holocauste.

Fait exceptionnel cette année, en raison du conflit avec l'Ukraine selon Varsovie, les représentants de la Russie n'ont pas été invités aux célébrations du 78e anniversaire de la libération du camp de la mort d'Auschwitz-Birkenau, dans le sud de la Pologne.

Jusqu'à présent, la Russie avait toujours participé aux cérémonies qui se déroulent chaque année le 27 janvier.

"C'est bien sûr une humiliation pour nous", a réagi vendredi devant la presse le grand rabbin de Russie, Berel Lazar, à l'issue d'une cérémonie commémorative au Musée juif de la tolérance à Moscou.

"Nous savons parfaitement, et nous nous en souvenons, le rôle de l'Armée rouge dans la libération d'Auschwitz, dans la victoire sur les nazis", a-t-il souligné, insistant sur le fait que "chaque peuple doit toujours pouvoir trouver des moyens d'être reconnaissant envers ceux qui l'ont sauvé de l'extinction".