23.09.09 - TPIR/NTAWUKULILYAYO - UN ANCIEN SOUS-PREFET ENTAME SA DEFENSE

Arusha, 23 septembre 2009 (FH) -La défense de l'ancien sous-préfet Dominique Ntawukulilyayo a débuté mercredi au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) par une déclaration de son avocat, qui a affirmé que l'ex-responsable administratif était impuissant face au génocide.

1 min 43Temps de lecture approximatif

Accusé de génocide et d'incitation directe et publique à commettre le génocide, Ntawukulilyayo, qui clame son innocence, était sous-préfet de Gisagara, dans la préfecture de Butare (sud) en 1994.

Il est notamment poursuivi pour le massacre de Tutsis qui s'étaient retranchés sur une colline dans son entité administrative.

Le conseil principal de la défense, Maroufa Diabira, a souligné, dans sa déclaration liminaire, que tous les Hutus qui détenaient des postes administratifs en 1994 n'ont pas forcément trempé dans le génocide perpétré contre les Tutsis.

L'avocat mauritanien a affirmé que son client ne fait l'objet de poursuites devant le TPIR qu'à cause des fonctions qu'il occupait à l'époque. Pour Me Diabira, il est impossible qu'un homme qui avait bien servi son pays, soit devenu « un monstre » après l'assassinat du président Juvénal Habyarimana, dans la soirée du 6 avril 1994.

Le plaideur a promis de convaincre la chambre que l'ancien responsable administratif n'est pas coupable des charges auxquelles il fait face. Après cette déclaration liminaire, Me Diabira a cité le premier témoin de la défense. Le procès se poursuivra jeudi pour une session qui durera jusqu'au 9 octobre.

L'affaire a débuté le 6 mai et le procureur a clos son accusation 20 jours plus tard.

L'ancien sous-préfet a été arrêté le 16 octobre 2007 à Carcassonne, dans le sud-ouest de la France, sur la base d'un mandat d'arrêt émis par le TPIR le 21 septembre de la même année.

Il a par la suite vainement tenté de s'opposer à sa remise au TPIR, une bataille qu'il a portée jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

Transféré à Arusha en juin 2008, Ntawukulilyayo est le troisième accusé remis par la France à ce tribunal.  En 2000, Paris avait acheminé au TPIR l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur Jean de Dieu Kamuhanda définitivement condamné à la prison à vie, et le major François-Xavier Nzuwonemeye qui attend le verdict de la chambre.

NI-ER/GF

© Agence Hirondelle