Le Sénat à majorité de droite a adopté très largement mardi une résolution réaffirmant son soutien à l'Ukraine et appelant le gouvernement à renforcer l'aide fournie, "en particulier les livraisons d'armes".
Moins d'une semaine après un discours prononcé dans l'hémicycle du Palais du Luxembourg par le président du parlement de l'Ukraine Rouslan Stefantchouk, le vote a été acquis par 324 voix contre 16. Seul le groupe CRCE à majorité communiste a voté contre.
Ce texte sans valeur contraignante, proposé par le président du groupe Les Indépendants Claude Malhuret, a été inscrit à l'ordre du jour à la demande du président LR du Sénat Gérard Larcher.
Il a été cosigné notamment par les présidents des groupes LR Bruno Retailleau, centriste Hervé Marseille, RDPI à majorité Renaissance François Patriat et RDSE à majorité radicale Jean-Claude Requier.
Par ce texte, le Sénat entend réaffirmer "son plein soutien à l'indépendance, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine à l'intérieur de ses frontières reconnues au niveau international par le mémorandum de Budapest de 1994, confirmé par la Fédération de Russie en 2009".
Il "invite" notamment le gouvernement "à poursuivre et à renforcer, de manière significative, son soutien politique, économique, militaire, technique et humanitaire afin d'aider l'Ukraine à se défendre contre la guerre d'agression russe (...)". Il appelle "en lien avec ses partenaires européens, à poursuivre et à renforcer en particulier les livraisons d'armes à l'Ukraine, dans les domaines identifiés comme les plus nécessaires par les autorités ukrainiennes".
"C'est maintenant qu'il faut livrer les chars, les missiles, les défenses sol-air et les avions si nous voulons, comme le promettait le Président de la République lors de ses voeux, +accompagner l'Ukraine jusqu'à la victoire finale+", a affirmé dans l'hémicycle Claude Malhuret.
Le président du groupe écologiste Guillaume Gontard a demandé "solennellement au président de la République de livrer quelques chars Leclerc à l'Ukraine".
"Tout démontre que c'est dans un rapport de force, y compris militaire, avec Vladimir Poutine, que la voie de la diplomatie pourra être retrouvée", a estimé le chef de file des sénateurs PS Patrick Kanner, à l'approche du premier anniversaire de l'invasion russe le 24 février.
"L'Ukraine a besoin de notre soutien, de notre soutien sans faille à chaque instant", a plaidé Nadia Sollogoub, présidente centriste du groupe d'amitié France-Ukraine.
Le communiste Pierre Laurent a de son côté déploré que la proposition de résolution ne propose "qu'un seul chemin, l'escalade militaire". "Elle donne en fait le feu vert au franchissement futur de toutes les lignes rouges", a-t-il ajouté.
Le Sénat invite aussi, entre autres, le gouvernement et l'Union européenne "à favoriser toute initiative destinée à élucider et à juger les faits susceptibles de constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis par la Fédération de Russie".

