Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a déclaré mardi que si la République avait "aboli par deux fois l'esclavage", c'était à la suite de la "longue lutte" des esclaves pour s'en libérer, précisant des propos qui avaient fait polémique la semaine dernière.
"C'est la République qui a aboli par deux fois l'esclavage, et il est évident que cela faisait suite à une longue lutte de personnes qui étaient soumises à l'esclavage", a déclaré le ministre lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
Gérald Darmanin était pressé par les parlementaires de la Réunion Perceval Gaillard (LFI), Karine Lebon (PCF) et de Guadeloupe Max Mathiasin (LIOT) de revenir sur des propos qui avaient poussé 18 députés ultramarins à l'accuser de "révisionnisme historique", vendredi dans une lettre ouverte.
"C'est la République française qui a aboli l'esclavage (...) on demande donc (aux territoires ultramarins) d'aimer la République", avait déclaré jeudi M. Darmanin lors d'un colloque organisé par l'hebdomadaire Le Point, déclenchant la colère des signataires de la lettre ouverte.
L'abolition de l'esclavage est "le résultat de la résistance constante des esclaves, contraints d'arracher leur liberté là où les décisions de la République mentionnées par Gérald Darmanin tardaient à être proclamées, et plus encore, à être appliquées", avaient pour leur part assuré les députés ultramarins.
Pour Gérald Darmanin, "on peut être fier d'être membre de la République française et je pense que le dire ne retire rien au fait que la France a mis en place l'esclavage, et que c'est un crime contre l'humanité et que bien évidemment, des gens se sont rebellés, ont résisté et par le combat ont permis la fin de l'esclavage".
"Attention, madame la députée, à ne pas faire du révisionnisme à l'envers" et à "ne pas constater que c'est la République française, les institutions de la République, et en premier lieu Robespierre, que défend votre famille politique", qui ont "mis fin à l'esclavage dans ce qui était jadis les colonies", a toutefois ajouté M. Darmanin à l'attention de Mme Lebon.

