Accusé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, le capitaine Ildephonse Nizeyimana était commandant en second de l'Ecole des sous-officiers (ESO) de Butare (sud) au moment des faits.
« Il se trouve actuellement entre les mains du TPIR », a annoncé dans un point de presse le porte-parole du tribunal, Roland Amoussouga, se refusant cependant à préciser s'il était déjà arrivé au centre de détention de la juridiction à Arusha, en Tanzanie.
Selon l'acte d'accusation, Nizeyimana a ordonné à ses hommes de tuer le 20 avril 1994 Rosalie Gicanda, la veuve de l'avant-dernier roi du Rwanda, Mutara III Rudahigwa.
La reine Gicanda était une figure hautement symbolique pour l'ethnie tutsie à laquelle appartenaient les monarques rwandais.
Le capitaine aurait par ailleurs dirigé le 30 avril 1994 une attaque meurtrière contre un couvent de religieuses dans la banlieue de Butare.
Le procureur l'accuse également d'avoir dressé des listes d'intellectuels tutsis à éliminer. Ces listes ont été remises à des soldats et à des miliciens qui ont par la suite exécuté la besogne, indique l'acte d'accusation.
Selon des témoins experts de l'accusation au TPIR, Nizeyimana n'a jamais porté les Tutsis dans son cœur. « Chef reconnu de la tendance dure chez les militaires de Butare, Nizeyimana était célébré dans des chansons locales pour sa haine virulente à l'égard des Tutsis », écrit feu l'historienne américaine Alison Des Forges dans son livre Aucun témoin ne doit survivre.
Onze autres accusés du TPIR, dont la plupart se cacheraient dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), sont toujours ne fuite.
ER/GF
© Agence Hirondelle