13.10.09 - RWANDA/GACACA - UN HAUT RESPONSABLE POLITIQUE CONDAMNE PAR CONTUMACE FAIT APPEL

Kigali, 13 octobre 2009 (FH)- L'ex-président de l'Assemblée nationale, Alfred Mukezamfura, condamné par contumace après avoir été reconnu coupable de participation au génocide de 1994 a fait appel, a-t-on appris mardi à Kigali.

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Le 02 septembre dernier, le tribunal populaire gacaca de Nyakabanda, dans la capitale rwandaise, lui avait infligé la réclusion criminelle à perpétuité alors qu'il avait quitté le pays depuis plusieurs mois, officiellement pour se faire soigner à l'étranger.

Selon la presse locale, l'ancien parlementaire a plutôt fui le Rwanda pour échapper à la prison.

Philibert Munyandinda, le président de la juridiction gacaca de Nyakabanda, a indiqué mardi à l'agence Hirondelle avoir reçu « un acte d'appel manuscrit » avec l'écriture et la signature «authentiques » du condamné.

« Va-t-il se présenter cette fois-ci ? »,  s'est interrogé Munyandinda.

L'ancien parlementaire, qui était journaliste en 1994, a été condamné pour un éditorial publié en plein génocide dans le journal gouvernemental Imvaho, qui faisait alors partie d'un ensemble de publications gouvernementales.

Les jurés ont conclu que ce texte en langue rwandaise constituait une incitation au génocide.

Après 1994, Mukezamfura avait quitté le journalisme pour une carrière politique qui l'a conduit à la tête de l'Assemblée nationale en 2003. Mais, suite à la gravité des accusations de génocide qui pesaient contre lui, il n'avait pas pu se présenter aux Législatives de septembre 2008.

Plusieurs autres anciens membres de la Chambre des députés que présidait Mukezamfura ont été condamnés par les tribunaux gacacas pour leur rôle dans le génocide. Parmi eux, figurent Elisée Bisengimana et Emmanuel Mwumvaneza, tous deux membres du Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir), et Etienne Magali du Parti libéral (PL).

Inspirées des anciennes assemblées lors desquelles les sages du village tranchaient les différends, assis sur le gazon (gacaca, en langue rwandaise), les juridictions gacacas sont chargées de juger les auteurs présumés du génocide de 1994, à l'exception des « planificateurs » au niveau national.

SRE-ER/GF

© Agence Hirondelle