12.02.05 - TPIR/MUVUNYI - LE RETRAIT DU CHEF DE VIOL DE L'ACTE D'ACCUSATION RISQUE DE CREER UNE NOUV

Arusha, 11 février 2005 (FH )- Le retrait du chef de viol de l’acte d’accusation contre un officier risque d’être à l’origine de nouvelles tensions entre les autorités rwandaises et le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Le procureur du TPIR a décidé tout récemment de renoncer à poursuivre pour viol le colonel Tharcisse Muvunyi dont le procès doit s’ouvrir le 28 février.

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« Certains des témoins à charge (dans l’affaire Muvunyi) ne peuvent pas être localisés, d’autres ont refusé de venir déposer » a expliqué Alex Obote Odora, l’assistant spécial du procureur Hassan Bubacar Jallow.

«En dépit de leurs plaintes répétées, les témoins restent toujours prêts à déposer devant le tribunal », a indiqué, pour sa part, le représentant du Rwanda auprès du TPIR, Aloys Mutabingwa, dans une note verbale adressée au procureur

Les témoins de l’accusation au TPIR se plaignent notamment de manque d’égard de la part du tribunal.

C’est remuer le fer dans la plaie que de prétendre que des témoins sont devenus réticents, estime en substance M.Mutabingwa.

«Le fait de retirer le viol de votre plan de poursuite crée une entrave sérieuse à une administration efficace de la justice et entraîne un échec de la justice », poursuit le diplomate rwandais.

Le retrait du viol de cet acte d’accusation avait été également dénoncé par une organisation canadienne, Coalition pour les droits des femmes en situation de conflits.

L’organisation accusait le bureau du procureur de ne pas avoir enquêté de façon exhaustive sur les crimes de viol.

« Le bureau du procureur a établi une base de données sur le viol, (ces données) résultent d’investigations intensives sur les crimes de viol à travers le Rwanda durant la période du génocide », réagit Alex Obote Odora.

En décembre dernier, Aloys Mutabingwa était monté au créneau lorsque le procureur avait renoncé au chef de viol dans le dossier de l’ex- ministre de l’éducation, André Rwamakuba.

Les relations entre le Rwanda et le TPIR, souvent tendues ces dernières années, s’étaient remarquablement améliorées depuis l’entrée en fonction, en septembre 2003, du nouveau procureur, Hassan Bubacar Jallow.

Le différend actuel risque de mettre fin, abruptement, à cette lune de miel.

ER/AT/GF/FH (RW’’’0211 A)