Il lui est reproché d’avoir incité ses soldats à enlever des Tutsis et à les tuer. L’accusé plaide non coupable.
«Chaque fois que l’on venait enlever des gens, les gendarmes disaient que c’était Muvunyi qui avait donné cet ordre», a rapporté le témoin désigné par le nom de code «YAN» pour assurer sa sécurité, situant ces incidents à la mi-mai 1994.
Les victimes étaient «livrées» aux militaires par des gendarmes qui gardaient la station, a poursuivi le témoin, précisant qu’il faisait lui-même partie des prisonniers.
A la question de savoir pourquoi il avait été épargné, YAN a répondu que quelqu’un était intervenu «en ma faveur» auprès du colonel Muvunyi.
Avant d’être conduit à la station de police, le témoin aurait été détenu brièvement à l’ESO, selon sa déposition.
«Les militaires me piétinaient et me battaient avec les crosses de leurs fusils», a déclaré YAN, qui a offert, à l’instigation du procureur, de montrer aux juges des cicatrices. La chambre a estimé que cela n’était pas nécessaire.
YAN est le dixième témoin dans cette affaire qui a débuté le 28 février 2005.