Il lui est reproché d’avoir ordonné l’enlèvement et la mise à mort de Tutsis par les soldats dont il avait la charge. Il plaide non coupable.
« Renvoyez chez elles ces femmes ! », aurait ordonné l’officier rwandais au cours d’une réunion de sécurité qui se serait tenue au lieu dit Gikore vers fin mai.
Selon le témoin protégé « YAI », ces hommes auraient profité de la «situation difficile» dans laquelle étaient les femmes tutsies pour les épouser puis les mettre à la porte. « Certaines d’entre elles ont été tuées par la suite », après avoir été débusquées de l’endroit où elles étaient allées se cacher, a-t-il dit.
A la même occasion, le colonel Muvunyi aurait appelé les membres de la population hutues à ériger des barrages routiers et à renforcer les rondes nocturnes, afin de contrer l’infiltration des éléments de l’ex-rébellion à dominante tutsie du front patriotique rwandais (FPR) qui était en guerre contre les forces gouvernementales.
Le génocide rwandais de 1994 a fait, selon Kigali, près d’un million de victimes à majorité des Tutsis et des Hutus de l’opposition entre avril et juillet 1994.
La plupart des témoins affirment que la région de Butare était demeurée relativement calme jusque vers le 20 avril. Ailleurs, des massacres à grande échelle s’étaient déclenchés dans la nuit du 6 avril, à la suite de l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana.
Le procès Muvunyi, qui est présidé par le juge sri lankais Joseph Asoka de Silva a débuté le 28 février 2005. YAI est le huitième témoin de l’accusation.
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