21.10.08 - TPIR/MILITAIRES II - UN TEMOIN REJETTE LA THESE DE LA CONSPIRATION ENTRE DES OFFICIERS

Arusha, 21 octobre 2008 (FH) - Un officier de l'ancienne armée rwandaise cité comme témoin devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a rejeté mardi la thèse de l'entente, entre le capitaine Innocent Sagahutu et certains de ses supérieurs, en vue de commettre le génocide des Tutsis en 1994.

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« A l'armée, on ne s'entend pas avec son supérieur, on reçoit des ordres de son supérieur », a déclaré le major Aloys Twambaze, actuellement en exil en Belgique. Le procureur allègue, entre autres, que le capitaine Sagahutu s'est entendu avec d'autres responsables civils et militaires, dont deux généraux et un major qui comparaissent avec lui, en vue d'exterminer les Tutsis. Le major François-Xavier Nzuwonemeye commandait le bataillon de reconnaissance dont un des escadrons était placé sous le commandement de Sagahutu. Le général Augustin Ndindiliyimana était chef d'Etat-major de la gendarmerie tandis que le général Augustin Bizimungu était chef d'Etat-major de l'armée. « Du point de vue professionnel, un commandant d'escadron n'a pas de rapport direct avec la chef d'Etat-major ; la hiérarchie militaire est très rigide », a affirmé le major Twambaze, diplômé de l' ancienne Ecole supérieure militaire (ESM) de Kigali et détenteur d'un brevet d'administration militaire (BAM) obtenu en Belgique en 1994. Le témoin qui était conduit en interrogatoire principal par l'un des avocats du capitaine Sagahutu, a par ailleurs nié que l'accusé ait jamais exercé les fonctions de commandant en second du bataillon de reconnaissance, comme l'allègue l'acte d'accusation. Ce poste était prévu mais n'était pas pourvu en 1994, a indiqué le major. Twambaze, premier témoin de Sagahutu qui a commencé sa défense lundi, devait par la suite être confronté aux questions du procureur. Le capitaine est le dernier à présenter ses témoins dans ce procès ouvert septembre 2004. Inculpés de crimes de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, tous les quatre accusés clament leur innocence. ER/PB/GF © Agence Hirondelle