Le témoin a été entendu à huis clos à la demande de l'accusé, qui a plaidé coupable de « complicité de génocide » le 17 septembre dernier.
Cette audition a été précédée d'une heure de réunion entre les parties et les juges, dans le bureau de ces derniers.
Il n'était pas possible mardi après-midi de savoir si d'autres témoins de moralité étaient attendus avant le prononcé de la sentence, prévu jeudi après-midi.
L'ex-responsable économique, passé aux aveux au terme de laborieuses négociations avec le bureau du procureur, reconnaît notamment avoir donné de l'argent aux miliciens Interahamwe en avril 1994.
Bagaragaza est le neuvième accusé du TPIR à reconnaître sa responsabilité dans le génocide perpétré contre les Tutsis.
Il avait longtemps espéré être jugé en Europe, en guise de contrepartie de sa collaboration avec le bureau du procureur. Après avoir témoigné contre d'autres accusés, dont Protais Zigiranyirazo, beau-frère d'Habyarimana, Bagaragaza, qui craignait pour sa sécurité, avait été détenu à La Haye dans le cadre d'un arrangement avec le procureur.
En échange de témoignages à charge, le procureur s'était en effet engagé à confier son dossier à un pays européen. Mais les tentatives de le faire juger d'abord en Norvège, puis aux Pays Bas, ont échoué et l'accusé a été renvoyé à Arusha en mai 2008.
Restait alors, selon l'arrangement entre les deux parties, à négocier ce plaidoyer de culpabilité.
A l'exception de l'ex-Premier ministre Jean Kambanda condamné à la perpétuité, toutes les personnes ayant reconnu leur responsabilité dans le génocide de 1994, ont bénéficié de substantielles réductions de peines.
Les aveux permettent au TPIR de gagner du temps et de l'argent car l'accusé renonce ainsi à un procès en bonne et due forme.
ER/GF
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