«Le gouvernement et le peuple rwandais saluent la reddition» et «encouragent les autres inculpés en fuite à se rendre», indique, dans un communiqué, le Représentant du Rwanda auprès du TPIR, Aloys Mutabingwa.
Le Rwanda espère néanmoins que Bagaragaza «sera jugé d’une façon qui garantisse la justice» et que sa reddition «ne compromettra pas la loi, les intérêts publics ainsi que les objectifs de la justice», poursuit le communiqué.
Le gouvernement rwandais déclare enfin, par la voie de son représentant, «suivre attentivement les développements autour de la reddition de Michel Bagaragaza soulignant que l’ancien dignitaire hutu était «un suspect de haut rang».
Originaire de Gisenyi (nord) comme l’ex- président, Bagaragaza était, depuis 1988, directeur de la filière thé au Rwanda, une des principales sources de devises pour ce petit pays pauvre et enclavé d’Afrique centrale.
Il était par ailleurs membre du comité local du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), le parti de l’ancien président, pour la préfecture de Gisenyi.
Le procureur allègue en outre qu’il était «président d’honneur» de la milice Interahamwe, fer de lance du génocide anti-tutsi de 1994, à Kabuga (privince Kigali rurale) où il avait une résidence.
Aussitôt après sa reddition, il a plaidé non coupable sur les trois chefs d’accusation portés contre lui: entente en vue de commettre le génocide, génocide et complicité dans le génocide.
Pendant le génocide de 1994, il aurait «encouragé et aidé» les tueurs en mettant à leur disposition du carburant et des véhicules habituellement utilisés par des usines à thé surtout dans la préfecture de Gisenyi, selon l’acte d’accusation.
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