Les auditions étaient suspendues depuis le 13 octobre. Accusé de génocide et d'incitation directe et publique à commettre le génocide, l'ancien sous-préfet de Gisagara (sud) clame son innocence.
Dénommé UAO pour dissimuler son identité, le 17e témoin de la défense a affirmé mardi que Ntawukulilyayo était soupçonné, en 1994, de complicité avec les rebelles tutsis du Front patriotique rwandais (FPR) alors en guerre contre l'armée gouvernementale.
Le témoin a indiqué que, le 1er juin 1994, un groupe d'assaillants dont il faisait lui-même partie avait perquisitionné le véhicule et le domicile de l'ex-responsable administratif, suspecté de receler des armes et du matériel de transmission radio.
« Nous n'avons rien trouvé », a affirmé UAO, soulignant que si du matériel militaire avait été découvert chez Ntawukulilyayo, ce dernier aurait été tué. Il a ajouté: "Je me suis senti mieux quand nous n'avons rien trouvé car je savais que c'était une personne honnête"
En citant ce témoin, Me Maroufa Diabira, l'avocat principal mauritanien de la défense, entend prouver que son client était lui-même menacé par les tueurs et ne pouvait donc pas leur apporter quelque concours que ce soit.
La défense de Ntawukulilyayo a commencé le 23 septembre dernier.
L'ex-sous préfet a été arrêté le 16 octobre 2007, à Carcassonne, dans le sud-ouest de la France.
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