Jean Damascene Niyoyita a dit que ces officiels lui avaient rendu visite à la prison de Ruhengeri le 27 mai 1997 afin d'obtenir un faux témoignage contre deux accusés rwandais à l'époque en procès au TPIR pour génocide, Juvenal Kajelijeli et Casimir Bizimungu.
« Quand j'ai refusé, ils ont été très en colère », a déclaré le témoin à la chambre présidée par le juge Dennis Byron.
« Cette pratique est toujours en usage et si vous n'êtes pas suffisamment forts, vous entrez dans leur jeu » a expliqué le témoin qui témoignait pour la défense de l'ancien secrétaire général du MRND, Joseph Nzirorera.
Kajelijeli a été condamné en appel a 45 ans de prison le 23 mai 2005. Bizimungu attend le verdict de son procès.
Niyoyita purge actuellement une peine de prison à vie au Rwanda après avoir été condamné pour possession illégale d'armes à feu et incitation à commettre le génocide.
Il a expliqué à la cour que les détenus qui acceptaient de faie de faux témoignages bénéficiaient de réductions de peine, ou du droit de sortir en habits civils, ou encore de la possibilité de recevoir des visiteurs dans des pièces privées.
Il est le second témoin dans l'affaire Nzirorera a affirmé que les autorités rwandaises et des officiels du TPIR avaient encouragé des prisonniers à accuser faussement d'anciens leaders rwandais.
Le 12 novembre, un témoin appelé « 16 » a déclaré à la chambre qu'un groupe de 40 détenus de la prison de Ruhengeri, dont lui-même, avaient été sollicités pour accuser d'anciens dirigeants rwandais. Il a lui-même reconnu avoir fait de fausses déclarations contre deux accusés, Kajelijeli et Nzirorera. Il a demandé à la cour de ne pas tenir compte de son témoignage, donné sous la contrainte.
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