Après quelque trois heures de délibération le matin, les douze jurés ont répondu « oui » à 14 des 15 questions (la dernière étant subsidiaire) posées à propos de la culpabilité de l'accusé.
Il a été reconnu coupable de crimes de guerre, c'est-à-dire d'homicides, de tentatives d'homicides et de viols commis pendant le génocide de 1994.
Tout le procès s'est déroulé en son absence. Gravement malade, Ephrem Nkezabera avait déclaré ne pas pouvoir assister aux audiences et ne voulait pas s'y faire représenter par son avocat.
Ephrem Nkezabera était en 1994 l'un des cinq directeurs de la Banque commerciale du Rwanda (BCR). Il était par ailleurs conseiller aux affaires économiques et financières des Interahamwe, l'aile jeunesse du parti présidentiel, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND).
Il faisait également partie des actionnaires de la tristement célèbre Radio des mille collines (RTLM) qui distillait des appels au génocide.
Les jurés et la cour devaient se prononcer mardi après-midi sur la peine.
S'il le souhaite et si son état de santé le permet, Ephrem Nkezabera pourra faire opposition du jugement et être rejugé, cette fois en sa présence.
Pendant l'instruction, il avait avoué avoir financé les Interahamwe et la RTLM. Il contestait en revanche les accusations de viols.
La cour d'assises de Bruxelles a déjà condamné des Rwandais lors de trois précédents procès --en 2001, 2005 et 2007--, au nom de la "compétence universelle" des tribunaux belges pour juger les auteurs présumés de crimes contre l'humanité.
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