Basé à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, le TPIR a pour mandat de rechercher et juger les principaux responsables présumés du génocide de 1994 qui a fait, selon l'ONU, près de 800.000 tués, essentiellement d'ethnie tutsie.
Peter Robinson défend Joseph Nzirorera, secrétaire général du parti présidentiel en 1994, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND).
Dans une requête brièvement plaidée à l'audience mardi après-midi, l'avocat américain a demandé aux juges de confier à « un ami de la cour » (amicus curiae) une enquête sur le comportement du témoin GAP qui a soutenu la thèse de l'accusation alors qu'il avait été cité par la défense de Nzirorera.
Depuis son entrée dans le prétoire, jeudi dernier, GAP, incarcéré au Rwanda pour son rôle dans le génocide, a affirmé que l'ex-secrétaire général du MRND avait appelé, le 7 avril 1994, lors d'une réunion au domicile de sa mère, à massacrer les Tutsis.
Or, dans ses dépositions antérieures dans d'autres affaires du TPIR, il avait déclaré que l'accusé n'y était pas présent, selon Me Robinson.
Le témoin a par ailleurs désavoué une récente déclaration à la défense de Nzirorera dans laquelle il faisait état d'un groupe de délateurs à la prison de Ruhengeri (nord), qui inventeraient des accusations contre des détenus du TPIR, en échange de mesures de clémence de la part des autorités rwandaises.
GAP a déclaré à plusieurs reprises durant sa déposition qu'il avait signé cette déclaration parce que l'avocat lui avait promis 500 dollars de récompense.
La chambre présidée par le juge Dennis Byron a indiqué qu'elle allait examiner la requête de Me Robinson.
Le faux témoignage au TPIR est puni d'une peine maximale de cinq ans de prison ou d'une amende de 10.000 dollars américains ou des deux. Un premier témoin reconnu coupable de cette infraction, GAA, a été condamné à 9 mois de prison en décembre 2007.
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