Pendant le génocide de 1994, Mathieu Ngirumpatse était président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), Edouard Karemera, vice-président et Joseph Nzirorera, secrétaire général.
Inculpés de crimes de génocide et de crimes contre l'humanités, les trois anciennes personnalités clament leur innocence.
Cette semaine, Nzirorera, deuxième inculpé à présenter sa défense, a cité quatre témoins, dont GAP, qui, dès son arrivée dans le prétoire, a en fait défendu la thèse de l'accusation.
Ce témoin, incarcéré au Rwanda pour son rôle dans le génocide de 1994, est allé plus loin en accusant Me Peter Robinson, l'avocat principal de Nzirorera, d'avoir tenté de le soudoyer pour obtenir de lui un témoignage favorable à l'accusé.
Entré dans le vif de sa déposition, GAP a affirmé que l'ex-secrétaire général du MRND avait appelé, le 7 avril 1994, lors d'une réunion au domicile de sa mère, à massacrer les Tutsis.
Or, dans ses dépositions antérieures dans d'autres affaires du TPIR, il avait déclaré que l'accusé n'y était pas présent.
Le témoin a par ailleurs désavoué une récente déclaration faite auprès de la défense de Nzirorera, dans laquelle il faisait état d'un groupe de délateurs à la prison de Ruhengeri (nord), qui inventeraient des accusations contre des détenus du TPIR, en échange de mesures de clémence de la part des autorités rwandaises.
Devant ces contradictions, Me Robinson a demandé mardi à la chambre d'ordonner une enquête pour faux témoignage, une requête sur laquelle les juges n'ont pas encore statué..
Le faux témoignage au TPIR est puni d'une peine maximale de cinq ans de prison ou une amende de 10.000 dollars américains ou les deux. Un premier témoin reconnu coupable de cette infraction, GAA, a été condamné à 9 mois de prison en décembre 2007.
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