Inculpé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, Ngirabatware est né dans la commune Nyamyumba, en préfecture de Gisenyi (nord).
« Des représentants de plusieurs groupes, dont des miliciens Interahamwe et moi-même, en ma qualité de chef des (miliciens) Impuzamugambi, reçurent ces armes », a déclaré le témoin AN-AN ainsi désigné pour préserver son anonymat.
Les Interahamwe étaient l'aile jeunesse de l'ex-parti présidentiel, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), tandis que les Impuzamugambi appartenaient à la Coalition pour la défense de la République (CDR), une formation radicale hutue.
Selon le témoin, ces armes, dont des fusils et des grenades, ont été distribuées en décembre 1993, dans une cour scolaire après une réunion.
Ngirabatware a déclaré, selon la déposition, qu'il honorait la promesse qu'il avait faite aux habitants de sa commune de leur donner des armes pour « se protéger contre les ennemis envahisseurs » du pays.
Elles étaient distribuées à des jeunes aptes à « faire le travail », a ajouté AN-AN.
Le procès se poursuivra mardi.
Arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007, l'ex-ministre se trouve entre les mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008.
Ngirabatware est, par ailleurs, gendre du richissime homme d'affaires en fuite, Félicien Kabuga, présenté comme l'argentier du génocide. Parent par alliance de l'ex-président Juvénal Habyarimana, Kabuga qui continue de narguer le TPIR, mènerait l'essentiel de ses affaires au Kenya, à quatre heures de route du siège du tribunal.
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