Projet d'accueil de réfugiés à Callac: enquête à Paris pour cyberharcèlement

Une enquête préliminaire a été ouverte le 20 avril à Paris sur le cyberharcèlement de la structure Merci engagée dans un projet avorté d'accueil de migrants à Callac (Côtes-d'Armor), a indiqué vendredi le parquet, confirmant une information de Mediapart.

L'enquête a été ouverte au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) après une plainte pour harcèlement en ligne, provocation à la haine et injure à raison de l'appartenance vraie ou supposée à une religion et déposée le 17 mars par la structure Merci.

Ce fonds de dotation portait avec le maire de Callac un projet d'accueil de quelques dizaines de migrants, finalement abandonné après la pression de l'extrême-droite et des tensions dans la commune de 2.200 habitants.

La famille fondatrice du fonds a été ciblée par une "litanie de messages injurieux, menaçants, antisémites", avait relaté son avocat Me Vincent Brengarth, lors d'une conférence de presse en avril annonçant le dépôt de la plainte.

"Cette enquête s'imposait mais il est regrettable que la justice n'ait pas pris les devants devant l'intensification des menaces qui pesaient sur les porteurs du projet mais aussi les élus", a réagi vendredi auprès de l'AFP Me Brengarth.

"L'inertie des pouvoirs publics concourt également à la banalisation des expressions haineuses. Nous attendons maintenant que leurs auteurs aient à rendre des comptes et ne puissent plus agir impunément", a-t-il ajouté.

La plainte visait également "une probable complicité de médias qui ont (...) laissé planer un climat nauséabond", avait expliqué Me Brengarth, citant le site d'extrême-droite Riposte Laïque.

L'avocat attendait également que l'enquête explore l'éventuelle complicité "de certains partis politique (...) qui ont pu être à l'origine de rassemblements et de manifestations" à Callac, en premier lieu Reconquête! d'Eric Zemmour, avait-il souligné en avril.

"Il y a un stratagème politique de partis qui cherchent à instrumentaliser des initiatives" comme l'installation de réfugiés à Callac avec des visés "électorales", selon Me Brengarth.

Les investigations sont confiée à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haines (OCLCH), a précisé le parquet.

Des plaintes ont également été déposées par des journalistes et des élus de Callac, dont le maire. Le parquet de Saint-Brieuc reste compétent pour tous les faits qui ne relèvent pas du cyberharcèlement.

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