Cette brève audience, qui s'est déroulée devant le juge Dennis Byron, président du TPIR, fait suite à l'amendement de l'acte d'accusation.
L'officier est toujours poursuivi pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité mais le procureur a ajouté 18 nouvelles allégations factuelles.
« Je plaide non coupable », a déclaré posément le capitaine.
Le procès ne devrait pas commencer avant le deuxième semestre de cette année.
Commandant en second de l'Ecole des sous-officiers (ESO) de Butare (sud) au moment des faits, Nizeyimana est notamment poursuivi pour plusieurs meurtres de Tutsis à Butare, dont celui de Rosalie Gicanda, veuve de l'avant-dernier roi du Rwanda, Mutara III Rudahigwa.
Il aurait par ailleurs participé à la confection de listes d'intellectuels tutsis à éliminer, selon ce texte qui souligne que le capitaine était « un membre de l'entourage du président » Juvénal Habyarimana.
L'acte d'accusation allègue en outre qu'il aurait laissé ses hommes violer des femmes et des filles tutsies, dans le cadre d'un plan génocidaire. Le TPIR est le premier tribunal international à avoir établi la jurisprudence selon laquelle les actes de viols peuvent s'inscrire dans le cadre d'un dessein commun visant à éliminer en tout ou en partie un groupe racial ou ethnique.
Le capitaine a été arrêté le 5 octobre 2009 alors qu'il dormait dans un petit hôtel de Kampala, la capitale ougandaise.
ER/GF
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