08.03.10 - TPIR/GATETE - GATETE N'A PAS MIS LES PIEDS DANS SA COMMUNE NATALE EN AVRIL 1994 (TEMOIN)

Arusha, 08 mars 2010 (FH) -  Un « génocidaire » qui ne s'en cache pas a nié lundi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) que Jean- Baptiste Gatete, ancien haut fonctionnaire au ministère de la Famille et de la promotion féminine, ait mis le pied dans sa commune natale de Murambi (est) pendant le génocide de 1994.

1 min 36Temps de lecture approximatif

« Je n'ai pas vu Gatete (dans la commune) en avril 1994. Ce n'était pas quelqu'un qui pouvait passer inaperçu », a affirmé ce témoin à décharge, désigné par le nom de code LA 16.

Il a ainsi réfuté l'allégation selon laquelle l'accusé aurait joué un rôle dans l'assassinat, le 7 avril 1994, de l'épouse tutsie d'un homme d'affaires de Murambi dénommé Seleman Mirindi.

« Je connaissais bien Gatete, il ne faisait pas partie de cette attaque », a affirmé LA 16, reconnaissant avoir pris part à la mise à mort de Mme Mirindi.

Selon ce témoignage, le domicile de Mirindi, qui était situé au centre commercial de Kiramuruzi, dans la commune Murambi, a été attaqué en plein jour, sa femme sortie de force de la maison et abattue au milieu de la route.

Jusqu'à sa nomination au ministère, en 1993, Gatete, qui était membre du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), parti présidentiel à l'époque, avait dirigé, pendant une dizaine d'années, la commune Murambi, dans la préfecture de Byumba.

Selon le procureur, même si l'accusé n'appartenait plus officiellement à l'administration locale pendant le génocide, il  continuait d'exercer son influence sur la police communale, les milices et les gendarmes, non seulement dans la préfecture de Byumba, mais aussi dans celle, voisine, de Kibungo (est).

Ce que nie Gatete, qui  a commencé sa défense mardi dernier.

L'ancien haut fonctionnaire a été arrêté le 11 septembre 2002 au Congo-Brazzaville et transféré deux jours plus tard au centre de détention du TPIR à Arusha, en Tanzanie. Le procès a débuté le 20 octobre 2009 et le procureur a clos son accusation le 16 novembre après avoir cité 22 témoins.

ER/GF

© Agence Hirondelle