10.03.10 - RWANDA/FRANCE - AGATHE HABYARIMANA ENTENDUE PAR LA GENDARMERIE FRANCAISE

Arusha, 10 mars 2010 (FH)- Agathe Habayarimana, la veuve du président rwandais assassiné en 1994, visée par une demande d'extradition de Kigali qui l'accuse d'avoir participé à la planification du génocide, a été entendue mardi à Paris comme témoin par les gendarmes mais laissée libre, a-t-on appris mercredi.

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Sur la base d'un mandat d'arrêt international rwandais, Agathe Kanziga, veuve de Juvénal Habyarimana, avait été interpellée le 2 mars, peu après la visite de Nicolas Sarkozy au Rwanda, avant d'être remise en liberté le jour même.

Visée également par une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda, une association basée en France, elle a été entendue comme témoin mardi "pendant trois heures" par la section de recherche criminelle de la gendarmerie, a rapporté l'AFP, citant son avocat, Maître Philippe Meilhac.

Mme Habyarymana, qui a quitté le Rwanda le 9 avril 1994 et vit en France,"est ressortie libre en fin de journée, aucune convocation par les juges d'instruction n'étant à l'ordre du jour, ni de garde à vue", a relevé Me Meilhac.

Le mandat d'arrêt international à son encontre vise les chefs de génocide, de complicité de génocide, d'association de malfaiteurs en vue de la commission d'un génocide et de crime contre l'humanité. Selon les autorités françaises, Kigali doit maintenant présenter une demande formelle d'extradition.

Mme Habyarimana est fréquemment présentée comme une figure centrale de l'"akazu", le premier cercle du pouvoir hutu accusé d'avoir planifié et mis en oeuvre le génocide de 1994.

Depuis Londres où il assistait lundi à l'entrée officielle de son pays au sein  du Commonwealth, l'actuel président rwandais, Paul Kagame, a estimé que la veuve de son prédécesseur aurait dû avoir été jugée depuis longtemps. Kagame a souhaité que justice soit faite, au Rwanda ou ailleurs.

ER/GF

© Agence Hirondelle