15.03.10 - TPIR/GATETE - GATETE N'A PAS PARTICIPE AUX TUERIES DE KAYONZA (TEMOIN)

Arusha, 15 mars 2010 (FH) - Athumani Ndayambaje, un prédicateur musulman venu à Arusha pour témoigner devant le Tribunal pénal International pour le Rwanda (TPIR) en faveur de Jean-Baptiste Gatete, a affirmé lundi que l'accusé n'était pas au barrage de Kayonza le 12 avril 1994.

2 minTemps de lecture approximatif

Ce jour là, quatre personnes ont été tuées par la police communale et des miliciens Interahamwe. L'acte d'accusation affirme que  Jean-Baptiste Gatete, présent sur les lieux, aurait donné l'ordre d'exécuter les victimes avant de confisquer leur véhicule.

"Je n'ai pas vu Gatete bien que je sois resté environ 10 minutes", a dit Ndayambaje qui était interrogé par l'avocate principale de la Défense, la Française Marie-Pierre Poulain.

Le témoin a expliqué que quand il est arrivé au barrage, il a vu des Interahamwe et des policiers communaux, dont un certain Deo, occupés à vérifier les cartes d'identité de milliers de personnes qui cherchaient à traverser la frontière au poste de Rusumo, tout proche,  pour se réfugier en Tanzanie.

Peu après son arrivée, un véhicule transportant quatre passagers, dont deux connaissances, Gatare et Mahmud - qui conduisait, a été arrêté au barrage. Le policier Deo a obligé les deux hommes à descendre de la voiture puis les a fait exécuter à 5 mètres de là où le témoin se tenait.

"J'ai vu les victimes s'écrouler l'une après l'autre", a insisté Athumani Ndayambaje. Il a ajouté que les deux autres passagers, de jeunes enfants, avaient certainement été exécutés bien qu'il n'en ait pas été témoin. Juste après ce double assassinat, il a en effet traversé la frontière pour la Tanzanie.

Avant ce récit, Athumani Ndayambaje, un natif de la commune de Murambi dont Gatete fut le maire avant d'être nommé directeur au ministère de la Famille et de la Promotion féminine, avait expliqué à la cour que l'accusé avait travaillé main dans la main avec la population pour favoriser la construction d'écoles, de marchés et de bâtiments administratifs dans sa petite ville.

Le procès se poursuit mardi.

Accusé de génocide et crimes contre l'humanité, Jean-Baptiste Gatete a été arrêté le 11 septembre 2002 au Congo Brazzaville et transféré deux jours plus tard au centre de détention du TPIR à Arusha. Son procès a débuté le 20 octobre 2009. Le procureur a clos son accusation le 16 novembre après avoir cité vingt-deux témoins, tandis que la défense a commencé a présenter ses témoins le 2 mars.

NI/SC/GF

  

© Agence Hirondelle